Après la validation par le gouvernement de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, malgré l'avis négatif de la commission d'enquête publique, les réactions ne se sont pas fait attendre. Comme Alain Rousset, "pour" et Gilles Savary "contre.
Gilles Savary, député PS de Gironde, est une voix importante de ce dossier puisque spécialiste des transports était de prime abord favorable au projet avant d'en exposer aujourd'hui toutes les failles. Il réagit face à l'annonce du gouvernement d'aller plus avant dans ce projet malgré l'avis négatif de la commission d'enquête publique.
"Je ne suis pas surpris mais la méthode n'est pas très bonne.
Parce que quand une enquête publique est positive, on explique que c'est la démocratie, quand elle est négative on explique c'est un attentat à l'intérêt général."
"Que l'on aille en Espagne et à Toulouse avec le maximum d'efficacité c'est indiscutable mais le modèle économique des LGV est en faillite, il endette le système ferroviaire et il est concurrencé par le low-cost aérien sur la longue distance et les cars sur les moyennes distances".
"Dans ma circonscription, on a tout sacrifié à la LGV et que les gens, le matin et le soir, ont d'énormes difficultés à prendre leur train. (...) Il ne se passe rien entre Bordeaux et Toulouse sur les trains du quotidien qui devraient être prioritaires."
"Personnellement je ne vais pas engager de bataille, mais je pense qu'il y en aura. Cela va devenir emblématique :
On protège le marais poitevin mais on considère que le Sauternais peut être sacrifié
"Il n'y a pas les budgets (...) l'épreuve de vérité sera financière. Sur le plan financier nous sommes plutôt en faillite : 44 milliards d'endettement au niveau du système ferroviaire..."
Ecoutez l'interview de Gilles Savary (par Franck Omer) intégrale
Samedi le gouvernement a validé le projet
"J'ai averti aujourd'hui (samedi : NDLR) Alain Rousset, Alain Juppé et Martin Malvy de la décision prise par le gouvernement de continuer la procédure GPSO sur les deux lignes vers Toulouse et vers Dax, sur laquelle la commission d'enquête publique avait émis un avis négatif", a indiqué le ministre, qui était présent à la Fête de la rose de la fédération socialiste des Landes à Soustons.
Un avis défavorable mais le soutien de l'Europe
La commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l'Espagne, avait rendu le 30 mars un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique de ces projets ferroviaires, dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros.Selon le ministre des Transports, "les arguments en matière d'aménagement du territoire pour tout l'Arc atlantique, qui est en retard sur le développement de la grande vitesse par rapport à l'Arc méditerranéen" ont pesé dans la décision du gouvernement.
Le soutien de l'Europe "qui a labellisé ce projet comme un projet important" et la nécessité que la "France ne soit pas en retard" par rapport au développement de la grande vitesse du côté espagnol, ont également joué, a-t-il ajouté.
La génèse de la LGV avec Karim Jbali.
Ecoutez Alain Vidalies qui était l'invité du journal.
Un "signe fort aux élus du grand Sud-Ouest"
Les présidents PS des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, Alain Rousset et Martin Malvy, sont mobilisés de longue date pour défendre ce projet qui mettra notamment Toulouse à 3 heures 10 de Paris. Pour Alain Rousset, l'Aquitaine ne peut pas être isolée sans une ligne à grande vitesse.Est-ce que l'Aquitaine, alors qu'elle est sur la route vers l'Espagne, serait la seule région de France qui n'aurait pas sa deuxième ligne à grande vitesse ?... Tout le monde va en profiter !
Ecoutez les réactions d'Alain Rousset, Président de la région Aquitaine, Elisabeth Bonjean, Présidente de la Communauté d'Agglomération du Grand Dax; Jean-Robert Thomas, association LGVEA (Gironde), Catherine Letaconoux, Présidente des Amis de la Terre ( Landes ).