Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné Mohamed Bessame - figure du banditisme lyonnais, arrêté pour trafic de drogue et évadé de la prison d'Aiton (Savoie) en 2005 - à 10 ans de prison. C'est 5 années de moins que la réquisition du procureur. La qualité de l'enquête est pointée par la justice.
Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné mardi à dix ans de prison Mohamed Bessame, figure du banditisme lyonnais, pour trafic de drogue, qui s'était illustré en s'évadant par hélicoptère d'une prison savoyarde fin 2005.
Le procureur Vincent Lemonier, avait requis le 28 mai dernier une peine plus lourde, quinze ans ferme.
La PJ de Grenoble critiquée par le juge
30 mois à sept ans de prison avaient en outre été réclamés par le procureur contre les cinq autres prévenus, également poursuivis pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs. Seuls trois de ces derniers ont écopé mardi de peines - allant de 4 à 6 ans ferme -, deux relaxes ayant été prononcées. Et tous les prévenus, dont Mohamed Bessame, ont été relaxés du chef d'association de malfaiteurs.
A la lecture du jugement mardi, le président de la 16e chambre, Jean-Hugues Gay, a critiqué de façon à peine voilée la manière dont l'enquête avait été menée par l'antenne de Grenoble de la direction interrégionale de police judiciaire (DIPJ) de Lyon. Il a estimé qu'il y avait eu de nombreuses pièces de la procédure comportant des mentions donnant lieu a des incertitudes.
Trafic et go-fast
Il était reproché aux prévenus d'avoir participé à une importation de 624 kilos de résine de cannabis dans un convoi de type go-fast, intercepté le 20 juin 2012 dans la Drôme lors d'une grosse opération de police, qui s'était soldée par une course-poursuite.
Mais dans cette affaire, Mohamed Bessame avait mis en cause les conditions de l'enquête, assurant qu'un indicateur de la police l'aurait incité à participer à ce trafic. "Je suis victime d'une manipulation", avait-t-il affirmé à la fin des débats, tandis que ses quatre avocats ont longuement évoqué tout au long du procès un "infiltré illégal" qui aurait été masqué dans la procédure "de façon déloyale".
Originaire de Meyzieu (Rhône), Bessame a déjà été condamné en 2006 à neuf ans de prison pour trafic de stupéfiants. Détenu depuis 2003 dans cette affaire, il avait réussi en décembre 2005, avant le procès, à s'évader en hélicoptère de la prison d'Aiton (Savoie) avec deux autres détenus, avant d'être repris. En 2008, il avait écopé de six ans de prison pour cette évasion.
Quelques mois après une libération conditionnelle accordée en 2011, Mohamed Bessame avait été à nouveau interpellé, de retour d'Espagne, lors de l'interception du go-fast dans la Drôme.