Les présidents des métropoles de Lyon et Saint-Etienne souhaitent créer un fonds d'amorçage industriel. D'un montant de 80 à 100 millions d'euros, il permettra de financer de financer la pré-industrialisation de 80 à 100 entreprises.
Le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, a affiché lundi sa volonté d'accueillir plus d'industries sur son territoire. À condition pour l'élu écologiste qu'elles se montrent ambitieuses en matière sociale ou environnementale. "Nous souhaitons maintenir les industries sur le territoire de Lyon et en accueillir d'autres pour qu'il y en ait plus", a souligné l'élu lors de la présentation d'un fonds d'amorçage lancé conjointement avec la métropole de Saint-Etienne. Se démarquant d'une partie des troupes écologistes, l'élu lyonnais a ajouté que "oui, nous devons vivre avec le risque industriel".
80 à 100 millions pour 80 à 100 entreprises
Le fonds voulu par les deux grandes villes ambitionne de lever 80 à 100 millions d'euros pour apporter des fonds propres à une centaine de jeunes entreprises innovantes sur une période de 12 à 14 ans. Ce fonds permettra aux entreprises de franchir le cap délicat où elles passent du laboratoire à la production.
La métropole de Lyon lui apportera 17 millions d'euros, celle de Saint-Etienne 5 millions et la Banque des Territoires (Caisse des dépôts) 7 millions.
D'autres financements sont recherchés, notamment du côté du privé qui devrait apporter au moins la moitié des fonds nécessaires.
La gestion du fonds, qui devra recevoir l'agrément de l'Autorité des marchés financiers, sera confiée à une société spécialisée en cours de sélection.
Le bouclage du fonds est espéré pour la fin septembre et permettre ainsi la sélection des premiers projets avant la fin de l'année.
Une aide de plus pour l'implantation de nouvelles entreprises dans la région
Cette initiative fait écho au "fonds souverain régional" de 70 millions d'euros lancé en mars par le président (LR) d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez.
Les métropoles de Saint-Etienne (à direction LR) et de Clermont-Ferrand (à direction socialiste) avaient par ailleurs dévoilé, en février, un fonds de capital-risque doté de 10 millions d'euros pour venir en aide à leurs jeunes pousses.
Le président LR de la métropole stéphanoise, Gaël Perdriau, a justifié cette multiplicité d'initiatives par la nécessité d'être "agile" dans la réponse aux besoins des entrepreneurs. "Il n'y a là aucune contradiction, aucune concurrence. Le but, c'est d'apporter rapidement la réponse la plus adaptée", a-t-il souligné, en évitant "les trous dans la raquette" des aides.
La subvention de la métropole de Lyon pour la French Tech supprimée
Le signal pro-entreprise donné par M. Bernard survient après une polémique née de la suppression, en 2022, de la subvention métropolitaine à la French Tech One Lyon Saint-Etienne, étendard des "start-up" dans la high
tech. "On a choisi de mettre l'argent public là où c'est le plus efficace", a justifié Emeline Baume de Brosses, première vice-présidente chargée de l'Economie, en citant par exemple le financement de la reconversion des femmes dans le numérique, alors que ce secteur manque de main d'oeuvre.
Saint-Etienne est en revanche "déterminée" à poursuivre son financement de cette structure, où elle souhaite rester "extrêmement présente", a ajouté M. Perdriau, en citant trois domaines d'intérêt particulier pour sa ville: la santé, l'industrie du futur et le design.