Le procès en appel de "Novergie", l'exploitant de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère, débute aujourd'hui. La pollution à la dioxine a anéanti toute une région agricole et pourrait avoir occasionné des cancers.
A Chambéry, ce jeudi 20 septembre au matin, s'est ouvert le procès en appel de l'affaire dite de la dioxine.
On est bien loin du tumulte médiatique du premier procès. L'audience est plutôt calme et, déjà, les observateurs se demandent si le débat de santé publique autour des incinérateurs, très attendu, aura bien lieu ?
D'emblée, le président de la cour d'appel a reconnu les souffrances endurées par des riverains de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère, mais a aussi et surtout rappelé qu'il n'y avait "aucune évidence scientifique" dans ce dossier. Autant dire que le lien entre les cancers détectés en nombre dans ce secteur et les rejets de dioxine de l'incinérateur, ne sera pas au coeur des débats.
Au début des années 2000, on se souvient de ces milliers de bêtes tuées, de ces milliers de litres de lait détruits... Tout cela à cause de l'incinérateur de Gilly-sur-Isère et de cette pollution à la dioxine considérée comme l'une des plus graves en Europe. Dans la foulée des rejets nocifs, des cancers en nombre étaient déclarés.
En mai 2011, après un procès qui avait eu lieu en novembre 2010 au tribunal correctionnel d'Albertville, seul Novergie, l'exploitant de l'incinérateur, est condamné à 250.000 euros d'amende au grand dam des associations de victimes qui dénoncent une "parodie de justice". Elles font appel de la décision de justice, tout comme la société Novergie, filiale du groupe Suez.
Franck Grassaud (F3 Alpes ) consacre un dossier complet sur cette affaire.
Voici le rappel des faits d'Isabelle Guyader.