Régis Brouard répond à nos questions sur les mauvais résultats du Clermont-Foot et sur les tensions au sein du club après la mise à l'écart de l'attaquant vedette Jean-François Rivière.
Une seule victoire en neuf rencontres, des divisions au sein du club : rien ne va plus au Clermont-Foot.
Invité sur le plateau de Match Retour à France 3 Auvergne lundi 1er octobre, Régis Brouard répond aux questions de Jean-Luc Roussilhe
JLR : Vous vous attendiez à autant de difficultés pour votre première expérience à la tête d’une équipe professionnelle ?
RB : Franchement, non. On aspire toujours à faire un bon départ, mais on ne s’attendait pas à avoir un début de championnat aussi compliqué, surtout au niveau des résultats.
JLR : Devant un public difficile, vous l’avez découvert vendredi soir. Vendredi, l’entrée était gratuite, et l’équipe a été sifflée après le match nul, après l’action de Dembele. C’est dur à vivre, ça ?
RB : C’est jamais très agréable de se faire siffler par le public. Je pense qu’il y a le scénario du match, avec la dernière action de Mana Dembele sur un tête-à-tête avec le gardien qui a fait qu’il y a eu une réaction excessive du public. Maintenant, je ne vous cache pas que vu notre situation, c’est pas facile.
JLR : Est-ce que vous avez, vous aussi, subi des attaques directes du public ? Des attaques directes, sur le banc de touche, qu’on n'entend pas toujours ?
RB : Oui, encore une fois ça ne fait pas plaisir. Maintenant, je pars du principe que de toute façon le foot ça se joue avec du public, avec du monde. On sait que les réactions du public sont toujours très versatiles par rapport aux évènements … On s’en prend un moment aux joueurs, et à un moment ou à un autre c’est l’entraîneur qui trinque. On manifeste de la déception avant tout. Après, il faut essayer de passer outre, ça fait pas plaisir mais ça fait partie du foot, c’est comme ça.
JLR : La bonne nouvelle, vendredi, c’est que vous avez concédé votre 3e match nul, pas de défaite, 3 matches sans défaites consécutifs. Vous avez eu beaucoup d’occasions dans ce match face à Laval, mais un problème de finition, d’efficacité en attaque un peu récurrent depuis le début. Il y avait des problèmes en défense, maintenant c’est plutôt l’attaque qui pêche. Une partie du public vous en veut aussi parce que Jean-François Rivière n’est pas là, l’attaquant emblématique de la saison dernière.
RB : Oui … C’est vrai … Moi ce qui m’intéresse, c’est qu’on se procure beaucoup d’occasions, on fait des choses et on crée des choses. C’est vrai qu’en ce moment, on n’est pas très efficace devant le but, on ne marque pas. Après, il y a l’appel d’un joueur. Qui peut me dire « si Jean-François Rivière était présent, il marquerait des buts ? » Personne.
JLR : Pour l’instant il est écarté. Vous avez choisi de l’écarter ? Ca continue ? Où en est la situation ?
RB : Jean-François Rivière fait partie d’un groupe. Aujourd’hui, je dois m’occuper d’un groupe de 24 joueurs. Aujourd’hui, Jean-François n’est pas apte à jouer un match de Ligue 2. Je vais vous donner simplement un chiffre : il est à 9 séances sur les 26 derniers jours. Que l’on m’explique comment il peut jouer un match. Voilà. Après, il peut se dire tout et n’importe quoi. Les discussions de cour d’école ou de comptoir ça ne m’intéresse pas, ça me fait sourire maintenant. Je n’ai pas lieu de m’expliquer, il y a une décision qui va être prise de la part de la direction du club, le président, et puis voilà, c’est tout.
JLR : La décision de l’écarter définitivement ?
RB : Je sais qu’ils sont en relation, ils en discutent entre eux, mais oui, je sais qu’une décision va être prise.
JLR : Vous avez un effectif un peu juste, aussi, pour cette première année chez les pros? C’est ce que vous constatez aussi? On pense à Romain Alessandrini, le meilleur joueur de la saison dernière qui brille en Ligue 1, il a marqué deux buts superbes avec Rennes. Il n’est plus là, il n’a pas été remplacé, l’effectif est un peu court?
RB : Effectivement, l’effectif est un peu court dans la qualité, surtout dans le domaine offensif. Mais dès le départ, on savait que même avec la présence de Jean-François Rivière, il nous manquait un attaquant. De toute façon, il n’y avait pas suffisamment de concurrence dans ce domaine. Là, il nous en manque. La saison dernière, ils avaient la chance et le bonheur d’avoir Romain Alessandrini. Ce joueur de classe, on ne l’a pas, donc il faut qu’on fasse autrement. Moi je suis très heureux qu’il réussisse dans un club de Ligue 1, il vient de passer une vraiment bonne semaine avec ses deux buts magnifiques.