Romuald Gallinet est jardinier et responsable de l’entretien des pelouses des stades d'entraînement de Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire. Alors que le club de foot de l’AS Saint-Etienne vient fouler la pelouse durant un stage d’une semaine, focus sur ce travailleur de l’ombre.
Pour les Verts, rien de mieux qu’une pelouse…bien verte, évidemment. Depuis une semaine, les joueurs de l’AS Saint-Etienne foulent la pelouse du stade de Chambon-sur-Lignon pour travailler leur cohésion. Romuald Gallinet est le responsable de ce superbe écrin de verdure marqué par les crampons des joueurs de l’AS Saint-Etienne, du Clermont Foot ou encore de l’ASM. Pour le jardinier, responsable des deux terrains gazonnés de la commune depuis plus de 7 ans, l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Ailleurs que sur ce terrain de jeu altiligérien. Il le bichonne, le soigne tous les jours. Et quelle mission ! “Entretenir, ce n’est pas seulement arroser et tondre le gazon, souligne-t-il. C'est très technique. Tous les jours, on l'observe, à l'affût du moindre problème”.
Un terrain de jeu de 9 000 m2 à entretenir
Comme au rugby, Romuald a travaillé pendant près de 20 ans en pack. Éclairages publics, espaces verts et même décorations de Noël… Romuald a toujours été bien entouré pour mener à bien ses missions pour la mairie de cette commune 2 500 habitants. En 2017, on lui fait une proposition : s’occuper, seul, de deux terrains d'entraînements pour joueurs pros. Il accepte. “Je suis le seul maître à bord”, se vante modestement le jardinier. Tracteur, pelle et brouette sont les outils de travail de Romuald Gallinet. Avec les deux stades à entretenir, il parcourt, au total, de long en large près de 9000 m2 de pelouse pour en vérifier l’état. “C'est une sacrée marche au quotidien”, reconnaît le quinquagénaire.
Tonte, arrosage, traçage et remise en état après chaque entraînement, la pelouse est devenue son obsession :
Je travaille 6 jours sur 7 et je finis parfois tard. Il m’arrive de rentrer chez moi à 21 heures
Romuald GallinetJardinier
Avec une telle surface à entretenir, chaque petit problème peut se transformer en une tâche titanesque pour le jardinier. “Une surface de réparation endommagée, ça représente 2 heures de travail”, souligne-t-il.
“La pluie est ma pire ennemie”
Les orages annoncés pour ce week-end font donc trembler le jardinier. Romuald en a d’ailleurs déjà fait les frais. "Les orages de la semaine dernière ont fait des dégâts, se souvient-il. Le terrain principal est devenu impraticable”. La faute à la pluie, selon lui, “sa pire ennemie”. “Je préfère que je sois celui qui arrose, plutôt que la pluie. Je peux avoir le contrôle sur la quantité. Je mets le temps d'arrosage nécessaire, juste ce qu’il faut. S’il pleut, je perds la maîtrise”. Il faut dire que les 70 m3 d’eau déversés par ses 35 arroseurs répartis sur 13 secteurs sont amplement suffisants.
S'il travaille dans l'ombre des Olivier Dall’Oglio, Pascal Gastien ou Christophe Urios, le jardinier coopère néanmoins régulièrement avec les entraîneurs, afin d'adapter au mieux la pelouse. Une facette de son travail qu'il aime : “Je suis soucieux de savoir s’ils sont satisfaits. Il faut toujours être en communication avec le coach. C’est eux qui vont m’indiquer l’horaire, la durée d'arrosage, les tracés voulus,etc. C’est un travail d’orfèvre”.
"Il y a une forte pression"
Présent avant, pendant et après les jours de match, Gianni veille au grain. D’abord pour mettre un peu plus d’humidité, suivant le désir des joueurs. Un détail qui a son importance : “Cela permet au ballon d’avoir plus de vitesse”, précise-t-il.
Il y a la qualité du terrain certes. Mais le jardinier prend surtout du plaisir à travailler sur l’effet visuel. Il explique : “Un jour, je vais tondre dans le sens de la longueur. Le lendemain, dans le sens de la largeur. L’objectif est d’avoir cette différence de couleur entre les bandes. On le remarque souvent quand on regarde un match de foot à la télé. Cette nuance de couleurs a surtout un but esthétique”. Même s’il avoue ne s’intéresser ni au foot, ni au rugby, il apprécie que son travail soit sous le feu des projecteurs :
Si l’herbe est jaune, ça va tout de suite se voir. En revanche, si l’herbe est verte, c’est juste normal
Romuald GallinetJardinier
La pelouse accueillera cet été deux matchs amicaux : Auxerre/ Grenoble et ASSE/ Grenoble. Cela laisse à Romuald le temps de bichonner sa bien-aimée et de mettre les mauvaises herbes hors-jeu.