Partager des pratiques, des expériences, réfléchir à l'agriculture de demain : l 'agriculture écologiquement intensive. C'est sous ce signe aussi que le sommet de l'élevage se déroule au gré des conférences.
Quand on parle de sommet de l’élevage, instinctivement l’image qui s’impose est celle d’une certaine austérité. C’est méconnaître ce rendez-vous, car même réservé aux professionnels, la fréquentation y est variée, les familles nombreuses. Les enfants petits ou grands se pressent aux côtés des adultes, mercredi oblige. C’est mal connaître également le monde de la terre en ce début du 21 ème siècle. Il n’a rien perdu de son savoir vivre et sourire en se modernisant. Ses repères ont peut-être évolué avec la technologie, la nécessité d’intégrer des données structurellement différentes de celles d’hier qui visait uniquement à nourrir le plus grand nombre. Mais les allées sont joyeuses de retrouvailles, d’échanges et partages d’expériences.
L’aspect folklorique qui à l’inverse colle à la peau de ces femmes et hommes de la terre ne doit pas obérer non plus les connaissances qu’ils ont acquises et valorisent régulièrement, pas plus que la rigueur qui est la leur pour affronter les défis de demain. Aujourd’hui les agriculteurs, les éleveurs, savent qu’ils doivent créer un nouveau modèle agricole qui parle et qui construit une agriculture écologiquement intensive.
Elle est loin la course à la quantité. Ils savent qu’ils sont les garants du maintien de la biodiversité ou des races rustiques. Et au delà des concours toujours spéctaculaires, qui ponctuent les journées sur les différents rings, il est une activité moins connue mais toute symbolique de ces rencontres à Clermont-Ferrand : les conférences et colloques. L’ambiance est studieuse entre ces murs. Adultes installés ou étudiants s’y pressent. Des sujets pointus y sont exposés, traités et débattus. De la durabilité des systèmes d’élevage bovins allaitants à la production de lait en montagne. Ils évoquent des sujets qui prennent en compte les défis d’aujourd’hui comme le developpement des circuits de proximité et des produits locaux.
Y séjourner est passionnant, instructif. Ce matin, une conférence abordait le cheval comme outil d’entretien et de valorisation de l’espace. Ainsi l’enquête menée démontre que l’élevage du cheval de selle contribue au developpement durable des territoires herbagers. Il ne se contente pas d’entretenir les surfaces en herbes. Tout comme le cheval de trait, il est complémentaire des animaux de traite. La plus noble conquête de l’homme permet en étant associée aux bovins de limiter voire de diminuer la présence et les dégâts induits par les campagnols. L’équidé en mangeant a un effet sur la hauteur de l’herbe et l’indésirable est ainsi plus en vue de ses prédateurs. Peut être même le trot et le galop avec la diffusion de secousses supplémentaires pourraient ils également fissurer et faire s’écrouler les galeries du nuisible. La mixité dans les pâtures dillue également le parasitisme des deux espèces et de fait voit ses conséquences néfastes diminuer de manière naturelle.
Enfin, et ce n’est pas le moindre, la main d’œuvre nécessaire pour les chevaux est plus importante que pour les autres espèces, souvent en partie des bénévoles -famille ou voisins –. Cet élevage de chevaux dans les exploitations concourt au lien social et constitue un divertissement important dans des zones rurales éloignées.
Pour l’anecdote, la Normandie y était citée en exemple pour la diffusion de cette pratique. Normal, ce sont les meilleurs… Mais non je ne l’ai pas dit !