On ne peut pas rater Gérard Adam au Sommet de l'élevage, il est à l'entrée. Très honoré de cette place faite à ses bêtes, des charolaises...de souche qu'il serait peut-être bon de remettre au goût du jour.
Des vêlages compliqués, des veaux morts à la naissance et d'autres qui périssent dans les mois qui suivent, cette mortalité est le lot quotidien de pas mal d'éleveurs. Certains troupeaux accusent ainsi une mortalité pouvant atteindre 28% des naissances de l'année. Et si, pour enrayer ce phénomène, on revenait à l'une des souches originelles de la charolaise, "celle de nos anciens", explique Gérard Adam installé à Saint-Priest-Bramefant dans le Puy-de-Dôme. Une souche qui remonterait à 1834 (un croisement entre une vache duram anglaise et des petites nivernaises).
Aux visiteurs qui s'avancent vers son enclos, il montre une fiche "top secrète" sur la réussite de son élevage. Sur ce graphique fourni par un organisme digne de foi, la courbe des mortalités ne décolle pas. "Je vous le dis, 25 génisses donnent 25 veaux, sans l'intervention d'un véto", clame Gérard.
Dans cet esprit du "souvenons-nous du travail de nos anciens", Gérard Adam explique que son élevage familial ne ressemble pas aux "vitrines modernes". On y respecte le veau et la mère. Le veau est élevé par la mère pendant 8 à 9 mois.
"Ce qui n'a pas été suffisamment transmis à la jeune génération d'éleveur, c'est que, dans le temps, une vache elle labourait, elle faisait un veau, elle l'élevait, elle donnait un peu de lait aussi", ajoute cet éleveur qui a choisi de lier sa destinée à cette souche en 1958.
Alors comment a-t-on pu oublier cette bête ? "Il faut avouer que les broutards sont tardifs, ils se développent surtout vers 3 ans et demi, ça ne faisait pas l'affaire de certains éleveurs". Des bêtes, malgré tout, beaucoup plus lourdes.
Continuer encore et Gérard, intarissable, vous parlera de la rentabilité, pas besoin de "pousser" les veaux à outrance.
Cette souche "origine du Guérinet" a décidément pas mal de qualités.