C'est une mère de famille effondrée qui s'est confiée à RTL et au Parisien. Ses deux enfants sont impliqués dans la rixe qui a couté la vie à deux jeunes hommes, il y a une semaine à Echirolles.
"J'ai gâché ma vie, celle de mes enfants et des jeunes qui sont morts, j'ai tout perdu"
La mère de Mohamed, ce militaire de 20 ans accusé d'être l'un des huit assassins présumés de Sofiane et Kevin lors d'une rixe à Echirolles, dénonce un "gâchis", vendredi dans les médias, tout en condamnant les auteurs de ce drame."Mohamed m'a juré qu'il n'avait pas porté de coups de couteau", déclare Fathia, 46 ans, au Parisien et sur RTL, certains l'accusant d'avoir incité Mohamed à monter une expédition punitive avec des copains de la cité de la Villeneuve pour venger un de ses frères.
"J'ai gâché ma vie, celle de mes enfants et des jeunes qui sont morts, j'ai tout perdu", poursuit-elle, accusant les meurtriers des deux jeunes. "Ce ne sont pas des êtres humains. Ils n'ont pas de coeur, ils n'ont rien", lâche-t-elle.
"Tu sais maman là-bas il y a eu des morts"
Elle raconte comment tout a commencé vendredi dernier devant le lycée Marie-Curie d'Echirolles, lorsqu'elle voit depuis son balcon son autre fils, Sid Ahmed, un militaire de 19 ans, se disputer avec le jeune frère de Kevin "pour un mauvais regard" et "se faire tabasser".Elle prévient Mohamed, alors en permission, qui dans la soirée se rend dans le quartier des Granges venger son frère avec des copains de la cité. Il y aura deux bagarres successives, dont la dernière débouchera sur le lynchage de Kevin et Sofiane.
"Quand Mohamed est rentré après la tuerie, il m'a dit : tu sais maman là-bas il y a eu des morts", raconte cette femme de ménage.
Convaincu qu'on allait "l'accuser", il "est reparti dans son régiment à Varces", où il a été interpellé lundi après-midi par les gendarmes.
Son frère Sid Ahmed a été mis hors de cause.
Une femme seule qui vit désormais dans la crainte de représailles.
"Quand je vois les photos de Kevin et Sofiane, je pleure (...) c'est comme si c'était mes enfants que j'avais perdus. Quel gâchis!", poursuit Fathia, dont le mari est reparti en Algérie après le drame et qui dit "craindre des représailles" du voisinage. Cette mère, qui a pu voir son fils en garde à vue, raconte aussi comment il lui "tombé dans les bras" en disant: "Maman franchement c'est parti d'un seul coup, je n'y suis pas allé pour tuer c'est un cauchemar".
"Comme moi Mohamed regrette ce qui c'est passé. C'est un garçon sensible, pas violent", dit cette mère qui "a le sentiment d'avoir bien élevé ses cinq enfants".
Elle souligne que Mohamed et son frère "avaient un casier judiciaire vierge".
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