Un Grenoblois de 25 ans comparaissait depuis le lundi 15 octobre devant la cour d'assises des Hautes-Alpes pour le viol de son avocate en mai 2010. Ce mercredi, il a été condamné à 6 ans de prison.
Instruit à Grenoble, le dossier avait été dépaysé à Gap à la demande de la chambre de l'instruction, la victime étant une avocate du barreau de Grenoble. Placé en détention provisoire depuis les faits, Fradi Hichem avait agressé et violé, sous la menace d'une arme son avocate, âgée d'une trentaine d'années.
Outre sa condamnation à 6 ans de prison, il sera soumis à un suivi socio-judiciaire de 5 ans, ainsi en ont décidé les jurés des Hautes-Alpes.
L'avocat général Philippe Toccanier avait requis une peine de 12 à 15 ans de réclusion criminelle et un suivi socio-judiciaire de 10 ans. Dans son réquisitoire, M. Toccanier a mis en avant les "antécédents judiciaires" de l'accusé, qui en était à sa huitième agression, ainsi que l'expertise psychiatrique qui concluait à son "extrême dangerosité", a-t-il dit à l'Agence France Presse. M. Toccanier a aussi souligné la "typologie des agressions" de M. Hichem qui s'en prenait "exclusivement" à des jeunes femmes de 25 à 35 ans.
La cour d'assises des Hautes-Alpes a rendu son verdict après avoir délibéré durant trois heures et demi. Fradi Hichem sera inscrit au Fichier Judiciaire Automatisé des auteurs d'Infractions Sexuelles ou Violentes (FIJAIS).
L'avocat de l'accusé, Me Jean-François Philip, du barreau de Gap, a plaidé l'acquittement de son client au bénéfice du doute.
Les faits
L'avocate venait le matin même de le défendre devant le tribunal correctionnel de Grenoble, dans une affaire de vol avec violence sur une jeune femme, pour laquelle l'accusé avait été condamné à un an de prison dont six mois avec sursis.Absent au moment où le tribunal avait rendu son délibéré, Fradi Hichem s'était rendu chez son avocate pour obtenir des explications sur le jugement. Entré dans son bureau, il est accusé de l'avoir jetée violemment au sol, giflée et de l'avoir obligée à se dévêtir sous la menace d'un cutter avant de la violer. La police avait interpellé l'accusé dans les toilettes de son avocate, où il s'était réfugié, en possession d'un cutter.
Sans emploi, célibataire et sans enfant, Fradi Hichem a reconnu être entré dans le cabinet mais a nié le viol et toute forme de violence, expliquant avoir seulement voulu humilier son avocate. L'accusé est décrit, selon un rapport psychiatrique, comme une personnalité de type psychopathique avec une absence d'empathie, une impulsivité et "une violence sans limite".