Les salariés de S.E.T, en redressement judiciaire, se battent contre le groupe KnS pour reprendre leur entreprise sous forme de Scop (coopérative).
D'après un communiqué, le Ministre vient apporter "le soutien du gouvernement" au projet de reprise de l'entreprise par les salariés. Un projet en concurrence avec celui d'un groupe américano-singapourien.
Benoît Hamon, Ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire, en collaboration avec Arnaud Montebourg, Ministre du redressement Productif, "souhaitent voir ce savoir-faire unique au monde rester en France".
A Saint-Jeoire-en-Faucigny, la société S.E.T, Smart Equipment Technology, fabrique des machines de très haute précision pour souder des composants électroniques. S.E.T fait partie des leaders mondiaux du marché des capteurs à infrarouge.
Jean-Jacques Queyranne, président PS du Conseil Régional Rhône-Alpes, rappelle, quant à lui, que "SET fait aujourd'hui appel à des sous-traitants à 63% régionaux (et 98% sur le plan national); que dans leur projet, les salariés s'engagent sur une reprise durable et que 6M€ de financement ont déjà pu être mobilisés grâce notamment à Transméa, société de capital risque régionale dédiée à la reprise d'entreprises".
La solution de reprise semble en effet dotée d’un solide tour de table financier, avec la participation au capital de plusieurs banques, de fonds d’investissements et de la garantie apportée par des financeurs publics, notamment OSEO et le PIA (programme d’investissement d’avenir).
UN DIALOGUE DE SOURDS
En attendant, aux yeux du tribunal commerce ces 37 salariés ne sont les seuls repreneurs potentiels, il y a le groupe multinational KnS. "Ils viennent prendre la technologie que nous avons développée tous ensemble", critique un salarié. "On veut préparer notre avenir nous-mêmes", lance un autre.
Le PDG de KnS est venu rencontrer ces salariés à la mi-octobre et c'est un dialogue de sourds qui s'est engagé entre les "petites mains " et le géant KnS, certains diraient entre David et Goliath.
Extraits choisis d'un "non-dialogue" entre le PDG de KnS et les salariés de SET
Le tribunal de commerce d'Annecy doit trancher le 30 octobre
L'EXEMPLE D'UNE SCOP EN HAUTE-SAVOIE
LES SCOP EN PLEIN ESSOR
Les SCOP sont particulièrement bien implantées en Rhône-Alpes (plus de 300 entreprises). A fin 2011, en France, la Confédération générale des Scop réunit 2 046 coopératives adhérentes. Elles emploient plus de 42 200 salariés (46 500 avec les filiales) et sont possédées par près de 38 000 associés, dont plus de 22 000 sont des salariés-associés de leur coopérative.
Depuis 10 ans, le nombre de Scop et Scic s’est accru de 542 entreprises, + 36 %, et celui des salariés de 8 700, soit une augmentation de 26 %. A fin 2011, les coopératives adhérentes à la Confédération générale des Scop se sont renforcées de 91 entreprises et les salariés de plus de 1 000 personnes, en progression de 2,5 % par rapport à l’année précédente.
Même le très sérieux journal Les Echos vante les qualités des SCOP face à la crise.