Près de 80 ex-salariés d'Atofina étaient, ce 26 octobre, devant le tribunal administratif de Grenoble pour réclamer le classement "Amiante" de l'ancien site de Brignoud fermée depuis 2004.
Ce classement pourrait permettre à une vingtaine d'entre eux d'obtenir un départ en pré-retraite en raison de leur exposition à l'amiante.
Si l'Etat a rendu un avis négatif en 2005, au tribunal administratif, le commissaire du gouvernement a, lui, préconisé ce classement. La décision du tribunal sera rendue d'ici à 15 jours.
Chacun espère que la date limite d'exposition reconnue ne sera plus 1996 mais 2001.
Atofina avait une "dérogation amiante"
L'amiante est interdite en France depuis 15 ans. Cependant, Atofina (aujourd’hui ARKEMA) disposait jusqu'en 2001 d'une dérogation pour utiliser ce matériau, le temps de trouver un substitut. L'amiante était utilisée à l'usine sous différentes formes : calorifuges, plaques, bandelettes isolantes, joints, tresses...
D'après les syndicats, le premier décès d'un travailleur de cette usine imputé à l'amiante aurait eu lieu en 1998.
Une enquête sur les expositions à l’amiante dans l'usine Atofina Brignoud a jadis été réalisée par l'inspection du travail. Ce rapport a confirmé les expositions à l'amiante, mais aussi des manquements sur la protection du personnel.
Les scientifiques et médecins ont prouvé que l'exposition à l'amiante engendrait des cancers du poumons.100.000 personnes pourraient être victimes des ses effets d'ici à 2025.