Le CCE de ce mercredi 21 novembre a rendu son "verdict": sur un total de 467 postes répartis sur les sites de Voreppe, Paris et Saint-Jean-de-Maurienne (centre de recherche), il est question de 32% d'emplois sacrifiés. Un choc, pour les salariés de Rio Tinto.
"On s'attendait à quelque chose de violent, c'est finalement quelque chose de TRES violent que nous sommes en train de vivre", rapporte Pascal Cussac, délégué syndical CFDT chez Rio Tinto.
Quel désarroi en effet pour la centaine de salariés présents devant les portes du siège social de la branche aluminium de Rio Tinto Alcan, à Voreppe. Ils savaient ce CCE extraordinaire crucial, il s'est révélé redoutable.
Trois sites Rio Tinto concernés par 145 suppressions d'emplois :
- au siège de Voreppe, 90 postes vont être supprimés et huit "transférés".
- à Paris, huit postes supprimés.
- au centre de recherche de St Jean-de-Maurienne (il s'agit bien du laboratoire, pas de l'usine), 39 postes supprimés.
Pour le moment, on parle encore de suppressions de postes, mais on ignore s'il s'agira de licenciements, ou de départs volontaires. Les fonctions concernées sont des fonctions dites "support", en grande partie liées à l'administratif (achats, finances, informatique). Rio Tinto rogne aussi sur la recherche et le développement (R&D) et la vente de technologies.
Concernant l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne, dont l'avenir est en suspens depuis plusieurs mois, on ne sait toujours rien sur un éventuel repreneur.
Les salariés s'étaient donnés rendez-vous tôt le matin
Ce mercredi, des cars sont arrivés très tôt devant le site Aluval de Rio Tinto Alcan. A bord, des salariés de Saint-Jean-de-Maurienne venus grossir les rangs et manifester aux cotés de leurs collègues de Voreppe.
Le site de Voreppe est le siège social du groupe minier pour l'Europe, l'Afrique et le Proche-Orient.
Chronique d'un plan social annoncé
Mardi 20 novembre, au petit matin, des membres de la CFDT ont distribué des tracts devant le site de Voreppe. A la veille du premier volet du plan social annoncé, les syndicalistes s'exclamaient: "à quand le coup de grâce ?", faisant référence aux nombreux plans sociaux qui ont ponctué la vie du site, anciennement Péchiney.
Rio Tinto, aujourd'hui anglo-australien, veut réduire de 30% ses coûts en Europe, d'ici à fin 2013.
Des suppressions "boursières"
Des représentants du personnel ont déjà demandé à ce qu'aucune économie ne soit faite en matière d'accompagnement social, de formation, pour les salariés qui seront victimes de ces suppressions "boursières", selon l'expression d'une syndicaliste.
En octobre, Rio Tinto avait annoncé son intention d'arriver cette réduction des coûts après avoir pâti du ralentissement économique en Chine et accusé au premier semestre une baisse de 25% de son bénéfice net.
Ce bénéfice net semestriel s'est néanmoins établi à quelque 6 milliards de dollars US (4,8 milliards d'euros), "un résultat bien enviable", a récemment souligné Véronique Roche, déléguée nationale CFE-CGC de Rio Tinto France et secrétaire du comité d'entreprise européen, rappelant que le groupe avait déjà annoncé la suppression de 220 emplois en 2012, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et en Islande.
Rio Tinto compte près de 2.700 salariés en France.