Répartis dans une bonne cinquantaine de stands, soit un par métier, les 830 candidats viennent pour tenter de décrocher une place sur le podium. Pour certains, c'est un but en soi. Pour les autres, l'essentiel est de participer à cette formidable émulation
Devant ses outils de précision, Romain, un jeune Lyonnais de 18 ans en bac pro "usinage et commande numérique", se concentre. Deux heures pour cette première épreuve qui consiste à s'assurer que la pièce qu'il contrôle est conforme au plan à 3/100e de mm près. Autant dire que Romain calcule et recalcule pour être dans le clous. Il espère bien monter sur une marche du podium : c'est la deuxième fois qu'il prend part à ce type d'épreuve nationale. Cette fois-ci, il se sent capable de gérer son stress. " Ca fait quatre ans que je me prémare, que je travaille à ce projet. Je sais maintenant comment rester calme, travailler dans un temps imparti en essayant de ne pas commettre d'erreur. Le premier matin, j'étais calme. C'est plutôt la veille que je me sentais tendu. J'ai fait un tour dehors, j'ai respiré un bon coup. Une bonne nuit là-dessus et hop, c'était parti !"
De son côté, William Bonnet, 21 ans, joue une partition à quatre mains avec Clément, son partenaire de compétition depuis 2008. Ensemble, sur un espace de 12 m2, ils doivent réaliser un parterre, une sorte de placette qui sera bitumée en fin de course. Tous deux concourrent dans la catégorie "constructeurs de routes". William, un CAP en poche ainsi qu'un Bac pro dans sa besace, ne perd cependant pas une minute. Mieux vaut avoir de l'avance...
Mais surtout, William dispose de deux jours-et-demi pour achever sa tâche. Rien à voir avec Romain. Rien à voir non plus son profil : notre jeune homme est déjà en poste, ouvrier chez Eiffage Loire-Auvergne, à l'agence d'Yssingeaux (Haute-Loire).
Deux autres épreuves attendent Romain, tandis que William peut s'organiser plus à son aise. Pour autant, dans un cas comme dans l'autre, seule la qualité du résultat va compter. C'est sur leur manière de procéder, mais essentiellement sur la qualité finale de leur rendu que les membres du jury aligneront ou pas les points. Du coup, chaque cote respectée ou imperfection pèse lourd dans cette compétition.
Pour Romain, les choses sont désormais claires : il joue la gagne. Il met toutes les chances de son côté et va tenter, sur la machine à commande numérique comme en traitement des logiciels, de faire un zéro faute.
Pour William, qui adore son métier consistant " à terrasser, à aménager un site pouir le rendre beau", maintenant, la balle est dans son camp. A coup de râteau, de pelle, de patience et de détermination, ils envisagent sérieusement de réaliser une belle place. Au sens propre comme au figuré !