J.F Copé aurait remporté la présidence de l'UMP avec 952 voix d'avance, selon la commission des recours. Les parlementaires vont devoir choisir leur camp pour permettre à l'Etat de fixer son aide financiére aux partis politiques.
La commission des recours de l'UMP a proclamé définitivement lundi soir Jean francois Copé vainqueur de l'élection à la présidence de l'UMP avec 952 voix d'avance. Le président de l'UMP souligne que l'avance qui lui est concédée lui donne "une avancée plus large " que précedemment ."Le résultat est là, dit-il et chacun doit respecter les statuts de notre parti politique".Il a aussi invité les parlementaires "à se retouver et à se parler", quels qu'aient pu être leurs choix.
F Fillon a aussitôt dénoncé "un coup de force" de JF Copé et récusé de nouveau les résultats prononcés par une commission n'offrant "aucune garantie d'impartialité".Alors que Francis Fillon envisage une procédure civile pour obtenir l'annulation de l'élection, les parlementaires doivent impérativement choisir leur camp avant la fin de la semaine. Hasard du calendrier, chacun doit déclarer officiellement, vendredi au plus tard, quel est son parti politique de rattachement, de façon à ce que l'Etat puisse calculer son aide financière aux partis l'an prochain.
Un certain nombre de députés exlut d'ores et déjà de rester dans le groupe UMP à l'assemblée et de soutenir incidemment le nouveau president du parti .Mardi, à 09H30, l'ancien Premier ministre réunit, à quelques encablures du Palais Bourbon, ses soutiens au Parlement, qui doivent décider s'ils demeurent dans les groupes UMP de l'Assemblée et du Sénat. Dominique Dord, député de Savoie et trésorier de l'UMP, a d'ores et déjà annoncé lundi qu'il demissionnait de ses fonctions,dénoncant l'"utilisation abusive" d'un parti déjà "exsangue" par JF Copé.
Des députés dans l'expectative
L'attention se focalise sur les députés, car le groupe UMP au Sénat, bien qu'à majorité filloniste, reste pour le moment dans l'expectative.Dimanche, Lionel Tardy, député de Haute Savoie,pro-Fillon, a jugé "toutes les conditions réunies pour qu'il y ait une scission au sein du groupe UMP". "Quinze parlementaires suffisent pour faire un groupe, mais on sera plus nombreux que ça, il y aura énormément de monde, sans doute plus de monde qu'avec Jean-François Copé", a-t-il affirmé.Si dès vendredi, Jean-François Copé évoquait lui-même la création d'un groupe par certains des fillonistes qui le "détestent", un de ses proches, le président du groupe UMP, Christian Jacob, s'est affirmé dimanche confiant dans le maintien de "la cohésion de la famille"."Si les fillonistes veulent créer une structure dans le parti, pourquoi pas ? Mais il faut bien différencier cela du groupe, qui doit être préservé des tensions internes. "Imaginez les questions au gouvernement avec deux groupes UMP!", renchérit le député de l'Ain, Damien Abad, un autre "non aligné".
Une question financiére cruciale
Pourtant, le scénario d'une scission est envisagé par un filloniste, pour qui "le moindre mal serait de créer un deuxième groupe, qui serait aussi UMP", au moins "pendant quelques mois, histoire de voir comment ça se passe". Autrement dit, le temps de décider de rester ou non au parti lui-même.A cet égard, la question financière est cruciale. Députés et sénateurs doivent indiquer, au plus tard le 30 novembre, à quel parti politique ils se rattachent, pour que celui-ci bénéficie de la fraction de l'aide financière de l'Etat en 2013, de quelque 42.000 euros par parlementaire.Selon une source proche du groupe UMP à l'Assemblée, les trois quarts des députés du groupe auraient déjà signifié leur rattachement au parti, mais officiellement, tous partis confondus, seule une centaine de déclarations de rattachement étaient arrivées lundi au bureau de l'Assemblée.Si, franchissant le Rubicon, François Fillon décidait de créer un parti, il lui faudrait contourner une difficulté supplémentaire pour bénéficier de l'aide financière publique, car, en métropole, celle-ci est réservée aux formations ayant obtenu 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions aux précédentes élections législatives, ce qui ne serait pas le cas d'une nouvelle formation.