Le 28 novembre, un entrepôt de batteries au lithium prend feu dans une zone industrielle de Saint-Quentin-Fallavier. L'eau utilisée par les pompiers, chargée en métaux, se serait déversée dans une rivière, la Bourbre, mais par chance il pleuvait !
On le sait aujourd'hui, la mousse et les eaux chargés en métaux qui ont été acheminés par les canaux souterrains jusque dans la rivière n'ont pas eu d'impact sur l'environnement. Les prélèvements effectués par la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) viennent de le confirmer. Si la pollution n'a pas eu lieu, c'est grâce aux très fortes pluies qui ont, ce jour-là, diluées les composants chimiques dans le cours d'eau."On a eu de la chance", conclut Christopher Thornton, membre de l'APIE, l'association écologique qui monte aujourd'hui au créneau. On connaît déjà le visage du militant écologiste. Son autre cheval de bataille, le problème des mâchefers et l'affaire du Moulin BTP.
Pour l'APIE, le danger existe toujours. "On sait que cette société ne respecte pas les mesures de sécurité"', ajoute Thornton, "l'Etat n'arrive pas à faire respecter la loi". Le problème soulevé n'est pas celui de la pollution avérée, mais celui de la pollution qui pourrait survenir à cause de la négligence supposée de la SNAM.
Des batteries pour les voitures électriques
A la SNAM, il y a déjà eu une dizaine de départs de feu. Il faut dire que les déchets qui y sont recyclés sont des batteries au lithium, une matière explosive au moindre choc. Ces batteries sont utilisées dans les véhicules électriques. Leur durée de vie est d'à peu près trois ans. C'est dire à quel point les mesures de sécurité doivent être respectées.
Toujours d'après l'APIE, la société de recyclage est carrément hors-la-loi. En 2010, la SNAM avait souhaité s'agrandir. Un arrêté préfectoral datant de mai 2011 avait alors posé comme condition sine qua non, la construction d'un bassin de rétention d'eau de 260 mètres cube. Un bassin justement destiné à retenir les eaux d'extinction. Or, le bassin n'a jamais été construit.
La FRAPNA veut porter plainte
La SNAM, pour Société Nouvelle d'Affinage des Métaux, possède trois sites du même type en France. Du côté de la Direction, on est très clair sur le sujet : toutes les mesures de sécurité ont été prises, et il n'y a pas eu de pollution.
Si le bassin de rétention d'eau n'est pas achevé (il serait en construction et livré au printemps 2013), c'est parce que les travaux d'agrandissement n'ont pas débuté. "Nous n'avons jamais développé notre capacité de stockage", précise le président, Eric Nottez.
Rien ne dit dans l'arrêté que le bassin devait être construit au moment de l'arrêté, poursuit-il. Pourtant, le texte fait état d'un délai de 9 mois. Mais, à quel moment le prendre en compte ? Ce sera très certainement sur les interprétations de part et d'autre que portera la discussion devant les tribunaux. Car il y aura, vraisemblablement, une enquête diligentée par le Parquet.
C'est en tous cas ce que souhaite la FRAPNA qui s'est emparée du dossier. La fédération grenobloise a en effet le pouvoir de se porter partie civile pour défendre la nature, si celle-ci la juge victime d'un préjudice.
De son coté, la SNAM se dit choquée par le comportement des associations écologistes. Elle parle également de propos diffamatoires.