Un débat passionné a opposé jeudi soir à Saint-Etienne les partisans aux détracteurs du projet de loi sur la mariage homosexuel à la veille d'une manifestation des "pro". Le chef de l'Etat a par ailleurs opposé une fin de non-recevoir à l'Entente parlementaire pour la famille.
Les détracteurs et partisans du projet de loi sur le mariage homosexuel se sont farouchement opposés jeudi soir à Saint-Etienne au cours d'une réunion publique organisée par le Parti socialiste. Un débat auquel participait Erwan Binet, le rapporteur du texte, également député de l'Isère. Les échanges ont été vifs et s'ils n'ont pas tourné à la foire d'empoigne, il y a eu une guerre d'applaudissements saluant les arguments des uns et des autres .
Quoi qu'il en soit, le président François Hollande a opposé "une fin de non-recevoir à la demande de rendez-vous" de l'Entente parlementaire pour la famille, opposée au projet de mariage homosexuel. "C'est une fin de non-recevoir, il y a là une forme de mépris à l'égard des 217 parlementaires de l'Entente. Les représentants de la Nation sont mis à l'écart", a déclaré à l'AFP leur porte-parole, le député UMP Philippe Gosselin. Pour un autre député de l'Entente, Hervé Mariton (UMP-Drôme),"on est passé de la présidence normale au mépris tranquille ! Cette fin de non-recevoir n'est pas convenable, c'est une question de politesse".
L'Entente parlementaire avait manifesté mercredi devant l'Elysée, en compagnie d'élus locaux de l'opposition, pour demander à être reçue par le président Hollande et réclamer un référendum sur le sujet. Dans sa lettre aux élus de l'Entente, transmise à l'AFP, François Hollande les assure qu'il "connaît" leurs "inquiétudes"."Je vous avais proposé de rencontrer la garde des Sceaux (...) je regrette que vous n'ayez pas souhaité donner suite à cette démarche, ce qui aurait permis de lever un certain nombre de malentendus, tant sur la supposée disparition des termes de "père" et de "mère" de notre code civil que sur l'intérêt supérieur des enfants, qui est la première préoccupation du projet", écrit le chef de l'Etat.