"Trop,c'est trop!": Les fédérations du BTP demandent un soutien d'urgence de la filière

Les 8 présidents départementaux de la fédération Rhône Alpes du batiment et des travaux publics réclament d'urgence aux pouvoirs publics un soutien de la filiére.Ils ont à leur tour revêtu une marinière, pour rappeller que la sauvegarde des emplois était ici aussi une cause nationale.

Les fédérations professionnelles du bâtiment et des travaux publics de Rhône Alpes sont remontées: "Trop ,c'est trop !" disent - elles d'une seule voix, mobilisées comme un seul homme contre le gouvernement qui n'aurait pas conscience de la situation financière de leurs entreprises, ni des dramatiques perspectives qui planent sur la filière: Si rien n'est fait, plus de 4000 emplois pourraient disparaître rien qu'en Rhône Alpes, autant que chez PSA à Aulnay ou Mittal à Florange...Les 8 présidents des fédérations professionnelles réunis à Lyon posent donc à leur tour en marinière, pour rappeller que le "redressement productif" ne concerne pas que l'industrie et que la sauvegarde des emplois dans le BTP doit être aussi considérée comme une cause nationale majeure.

C'est à un véritable "démantélement de notre industrie" qu'ils disent faire face : La concurrence étrangère s'exerce sous couvert du droit européen et dans un contexte de dérégulation du marché : Des entreprises européennes détachent une main d'oeuvre qui travaille parfois jusqu'à 60 heures par semaine, week-end compris ,sans jamais le moindre contrôle.Phénomène de "délocalisation inversée", selon la fédération du BTP.

Autre concurrence "déloyale", celle du petit auto-entrepreneur dont les charges et les contraintes réglementaires sont allégées."Ces pratiques imposent des réponses de fond de la part des pouvoirs publics, faute de quoi ce sera ,observe Jacques Chanut, président de la Fédération du BTP, la casse de notre systéme social "            

Sur les chantiers,la course au moins disant et la logique du prix le plus bas s'imposeraient partout, sans que les préoccupations de garantie décennale et que les impératifs de sécurité ne soient jamais observés."Un immeuble doit résister à l'épreuve du temps", observe Gilles Courteix, président de la fédération de la Loire: "Les fausses économies réalisées à la construction nécessitent ensuite des dépenses d'entretien plus élevées et des réparations pour répondre aux malfacons".Un choix biaisé qui impliquerait des surcoûts ultérieurs et qui serait donc un mauvais calcul sur le long terme .



Les entreprises du bâtiment souffrent et le BTP réclame donc des pouvoirs publics des "mesures simples ,rapides et efficaces" pour relancer l'activité :

1. Le retrait du statut d'auto-entrepreneur du secteur du batiment.
2. Une fiscalité allégée sur les biens immobiliers.En réduisant la durée de détention au delà laquelle les biens seraient exonérés de plus value,on pourrait disposer de terrains constructibles plus nombreux et encourager donc l'immobilier.
3. La filière réclame aussi l'abaissement à 5% du taux de TVA appliqué à la construction sociale et aux travaux de rénovation.Une taxation qui devrait passer à 10% dans un an. 
4. Des mesures souples et pérennes d'incitation fiscale et une mobilisation de l'épargne privée pour encourager la filière.          

La filière Rhône-Alpes en chiffres :

•  45 000 entreprises
• 125 000 salariés
• 1ére industrie de main d'oeuvre régionale
• 10% des actifs en Rhône Alpes y travaillent

L'activité  en 2012 :   

•   Mises en chantier de logements : -20%
•   Construction de locaux : -30%
• Un besoin pressant de logements neufs et sociaux pour répondre à la demande.