De toutes les disciplines de l'éducation artistique et culturelle, l'éducation à l'image est le dispositif qui touche le plus d'élèves en France : 1,4 million de jeunes que leurs enseignants, d'écoles, collèges ou lycées conduisent au cinéma ou initient à la lecture des images qui les entourent.
Il existe 13 pôles régionaux d'éducation à l'image en France, et leurs représentants étaient réunis à Clermont-Ferrand pour deux journées à l'occasion du festival international du court métrage.
On y parlait des points d'actualité de l'éducation à l'image, en présence des représentants du Centre national de la cinématographie et de l'image animée, du Service de coordination des politiques culturelles et de l'innovation du Ministère de la culture et de la communication, de conseillers cinéma des Directions régionales des affaires culturelles et de conseillers culture de collectivités territoriales.
Le 12 février, le Ministère de la Culture rendra public le rapport du comité de pilotage de la consultation sur l'éducation artistique et culturelle devant les Directeurs régionaux des Affaires culturelles et les recteurs d'académies. De là suivra un plan de relance de l'éducation artistique et culturelle, promis par le candidat Hollande lors de la campagne présidentielle. 15 millions d'euros sur 3 ans devraient être alloués, mais pour l'instant, le représentant du ministère n'en dira pas plus... Le sujet est visiblement très sensible, après les déclarations de l'écrivain Marie Desplechin, qui présidait le groupe chargé des consultations et de la préparation de ce plan sur la culture à l'école, dans Le Monde du 1er février : "C'était très sympa mais franchement, je ne vois pas à quoi tout ça a servi."
Les acteurs de l'éducation à l'image attendront donc encore un peu pour en savoir plus sur ce qu'ils peuvent espérer et sur ce qui les attend dans ce projet qui doit également prendre en compte la refondation de l'école et les nouveaux rythmes scolaires.
OBSERVATOIRES DES PRATIQUES DE L'EDUCATION A L'IMAGE
Depuis une dizaine d'années, les pôles régionaux accompagnent les professionnels de l'éducation artistique à l'image, par des formations, ou des mises à disposition de ressources pédagogiques, dans des activités scolaires et hors du temps scolaire. Leurs objectifs ? "Amener les jeunes à avoir un regard plus distancié, et une approche plus critique des images, à distinguer aussi le sens artistique derrière ce qui pourrait être un simple divertissement " explique Caroline Sevin, de l'ACAP, Pôle Image Picardie. En France, ces dispositifs touchent 1,4 million de jeunes, 35 000 en Auvergne.
MAINTENIR ET RENFORCER L'EXISTANT
Très présents sur tout le territoire, les dispositifs reposent sur des petites structures : associations, ciné-clubs, salles de cinéma et enseignants. "Dans le contexte actuel de réformes des territoires et des budgets, ces structures sont mises à mal, poursuit Caroline Sevin, de l'ACAP, Pôle Image Picardie. Avant même de parler de relance, il faut avant tout renforcer et aider ce qui existe déjà. Nous avons besoin d'innover, d'expérimenter, de faire évoluer nos méthodes et nos approches."
DE NOUVEAUX OUTILS PEDAGOGIQUES
Les pôles régionaux réfléchissent donc à l'évolution de leurs pratiques, et dans ce monde de déferlement d'écrans, ils s'adaptent. De nouveaux outils étaient présentés lors de cette réunion. "On n'est plus dans la génération CDRom, ou DVD. On doit s'adapter à la révolution numérique et aux nouvelles pratiques des jeunes, notamment avec les tablettes tactiles, explique Sébastien Duclocher, coordinateur du Pôle régional d'éducation à l'image en Auvergne. On va donc vers des livres numériques, grâce auxquels on peut faire de l'analyse filmique, voir des extraits de montage... On peut même aller encore plus loin, avec des versions plus élaborées : des jeux qui permettent d'entrer dans le film, de comprendre le cadrage, le son...". Ces nouveaux outils sont déjà quasiment prêts, pensés et conçus, ils n'attendent plus que des financements.