Jacques Curtil, membre du comité d'organisation du festival, nous fait part chaque jour de son humeur, ses coups de gueule et ses coups de coeur.
L'humeur du jour est entre fatigue et dépression. En fait, c'est le jour (pour les uns, c'est un jour avant, pour les autres, un jour après) quand, au milieu du festival, on sent que ce qu'il y a eu avant commence à nous peser sur les épaules et puis on se dit qu'il y a encore quelques jours à tenir. On est un peu en manque de motivation, de force.
Par expérience, il faut laisser passer ces quelques heures, cette demi-journée où on se trouve dans une sorte d'état second. Jusqu'à la fin du festival, ce sont les nerfs qui vont nous faire tenir.
Et puis, quand je parle de dépression, ce n'est pas anodin même si dépression est peut-être un grand mot. On sait que le festival va bientôt se terminer et qu'on va se retrouver à la fin de quelque chose, entre nous, avec moins de gens autour…Il y a ce truc qu'on regarde un petit peu de loin et qui nous hante un petit peu. Le lendemain du dernier jour, en général, on raccompagne les personnes à la gare, à l'aéroport et, soudain, il n'y a plus que nous, plus que nous avec notre fatigue. Tout retombe, tout se relâche, notre corps ne demande qu'à dormir, de ne plus être dans l'action.
La déprime post-festival, chacun la vit à sa manière, l'essentiel est d'accepter de se laisser aller…
Jacques Curtil