Jacques Curtil, membre du comité d'organisation du festival, nous fait part chaque jour de son humeur, ses coups de gueule et ses coups de coeur.
On va dire que c'est une humeur un peu "chiffrée".
Dans mes attributions du festival, je rentre dans un fichier tout un tas de coordonnées qui nous permettent d'avoir les chiffres, j'ai les yeux imprégnés de chiffres, de séances, de I, de IN, de F, etc. Si je vous parle de ça, c'est qu'au festival, depuis très longtemps, on n'est pas vraiment attachés à augmenter à chaque fois le nombre d'entrées, ce n'est pas notre but. On cherche davantage à faire en sorte que la semaine se soit bien passée, qu'il y ait eu du monde évidemment mais que ce monde ait pu vivre de façon amicale, concertée, professionnelle...
Après, il ne faut pas nier que le fait qu'il y ait du monde dans les salles nous permet d'avoir une liberté dans la façon dont on fait, dont on programme le festival. Pour cela, les histoires de chiffres sont importantes.
Pour faire un parallèle avec les compétitions, pour nous, à la base, il n'y a pas un meilleur court-métrage que les autres sauf qu'on est dans un système qui fonctionne avec cette problématique là, c'est aussi une reconnaissance pour les partenaires publics ou privés. Mais on n'est pas totalement convaincu par cette nécessité fondamentale de la compétition.
Il faut savoir qu'on est l'association est le plus gros partenaire de la manifestation ce qui nous donne une liberté de choix, entre autres de la programmation, ce qui est très important. Personne ne nous dicte les films à choisir, à montrer ou à ne pas montrer. Bref, on jouit d'une véritable liberté artistique qui, elle, n'a pas de prix.
Jacques Curtil