Toujours beaucoup de professionnels, le retour de certains pays, la première venue pour d'autres, encore plus de films... Le marché du film court s'est achevé sur une note plutôt positive. Même si les difficultés liées à la crise sont là, le "réseau court métrage" est fort et plein d'espoir.
C'est le rendez-vous des organismes de promotion internationale, des agences nationales du court métrage, des sociétés et réseaux de production et de distribution, et des associations et industries techniques du cinéma. Le marché du film court est une référence incontournable pour les professionnels, pour preuve le nombre de films visibles cette année : "7 300 films soit 500 de plus que l'an passé" précise Roger Gonin, responsable de la vidéothèque du marché.
Ici, on vient pour présenter des catalogues, nouer des contacts, et préparer de prochaines productions. "On a vu avec plaisir revenir à Clermont les anglais, et arriver pour la première fois les lituaniens et des chinois ... L'Amérique latine a une présence très forte, tant sur le marché que dans les sélections. Et c'est plutôt réconfortant de voir que des pays, arrivent à maintenir cette activité malgré un faible financement ".
Il y a aussi l'atelier de coproduction de Clermont, Euro Connection, dont c'est la cinquième édition et qui fonctionne bien. Cette année, 16 projets recherchaient une coproduction. "Le principe est simple, explique Roger Gonin : un pitch, une présentation, une projection et ensuite des rendez-vous individuels. La plupart de ces projets aboutissent, et certains ont obtenu des prix dans divers festivals".
"Ce qui ne change pas, poursuit Roger Gonin, c'est que l'industrie du cinéma compte sur le court métrage pour se renouveler mais ne finance pas grand chose. Des structures comme le CNC en France n'existent pas forcément ailleurs. Heureusement, le court métrage a son réseau, les gens arrivent à se débrouiller, avec l'aide notamment de l'Etat et des régions. C'est le cas par exemple de la région basque espagnole qui ne soutient que des courts métrages. Il y avait aussi la présence de l'organisme japonais équivalent d'Unifrance, c'est bon signe, ça veut dire qu'il y a une prise de conscience qu'il faut soutenir le court métrage".
Quant aux achats, il faut attendre quelques mois pour faire un bilan. "Ce que l'on a noté c'est que les chaînes télévision achètent moins. On sent les conséquences des baisses des budgets, la télévision nationale portugaise par exemple n'est pas venue cette année. Mais on a vu apparaître une nouvelle tendance : des achats pour des diffusions sur internet, des programmes très familiaux, courts".
Malgré tout, l'édition 2013 du marché s'achève sur un sentiment plutôt positif. "On sait qu'il reste beaucoup à faire, qu'il faut financer, éduquer. Mais, même les pays aujourd'hui en difficultés, tels l'Espagne ou la Grèce, sont repartis pleins d'espoir. On vient se ressourcer en énergie à Clermont ! Tout ici rappelle qu'il faut croire en la force du réseau et de la création !"
Pour en savoir plus : Le Monde du 9 février.