Jean-Luc Mayaud, président de l'université Lyon 2 invité du 19/20 Rhône Alpes

JeanLuc Mayaud, président de l'université Lyon 2, qui a apporté un soutien sans faille à Sevil Sevimli, la jeune étudiante condamnée vendredi en Turquie, est l'invité du 19/20 sur France3 Rhône-Alpes. Il s'est impliqué pendant son procès et a témoigné en sa faveur pour obtenir sa libération.  

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Alors que Sevil Sevimli n'était avant pour lui qu'une étudiante parmi des milliers, le président de l'université Lyon-2, Jean-Luc Mayaud, s'est impliqué au point de témoigner à son procès en Turquie."Elle va revenir en Master. On va voir comment elle va pouvoir récupérer son premier semestre", confie d'une voix émue cet historien, disant son "immense soulagement de savoir que Sevil peut quitter le territoire turc", après plusieurs mois de prison puis de résidence surveillée.

Il avait accepté de rencontrer l'AFP juste avant l'audience, en demandant que l'entretien ne soit publié qu'après le dénouement du procès, où il était cité comme témoin. De crainte de nuire à "Sevil", comme il appelle désormais l'étudiante sortie de l'anonymat de ses dossiers administratifs.Ce spécialiste de l'histoire de la ruralité avait surpris par son engagement dans ce dossier. Il avait reçu les parents de l'étudiante dès son arrestation en mai 2012."J'ai donné ma parole à son père, qui ne souhaitait pas qu'on ébruite l'affaire.Je me suis tu près d'un mois", se souvient M. Mayaud."Mais pendant ce temps, j'ai commencé à constituer un dossier sur Sevil, sur son sérieux et son assiduité", raconte-t-il, insistant sur le fait qu'elle était partie en Turquie avec le programme européen Erasmus.

"Evacuer mon étudiante" 

En parallèle, il se met discrètement en contact avec le Quai d'Orsay: "Il est apparu très vite que la France ne pouvait rien faire dans la mesure où Sevil a la double nationalité. Pour la Turquie, c'était une affaire intérieure et toute intervention de la France aurait été vue comme de l'ingérence".Face à l'enlisement de la situation, dans un pays où des centaines d'étudiants ont été emprisonnés pour leurs liens supposés avec l'extrême gauche, et alors que leur fille souffre de problèmes de thyroïde en prison, les parents décident de rendre l'affaire publique.


"A partir de là, j'avais les coudées franches pour agir. Ma position, c'était "Je suis responsable d'évacuer mon étudiante"", dit, sans forfanterie, celui qui parle de "son étudiante" avec une sincérité émouvante.En "observateur", neutre, il va à la première manifestation organisée en juin à Lyon par le comité de soutien de la jeune femme, dont les parents, des Kurdes de Turquie, sont installés dans la région lyonnaise depuis des années.

Après avoir envoyé un témoignage écrit pour la première audience de septembre,"vu la gravité des accusations" et la peine d'une trentaine d'années de prison encourue, il se rend en novembre 2012 à la deuxième audience. Son témoignage est reçu,sous forme écrite. "Mais j'étais assis derrière Sevil, à côté du consul de France",symbole institutionnel fort, souligne-t-il.

Sur place, il peut consulter le dossier, "visiblement uniquement constitué à charge, par les services antiterroristes turcs". Il se rend alors aussi compte que "Sevil était suivie et sur écoute depuis février 2012".Il va jusqu'à interpeller le consul de Turquie à Lyon à la cérémonie du 11 novembre. Et se révèle un rouage discret de la mobilisation, qui ira de la Licra au Barreau de Lyon, qui a envoyé des avocats en observation au procès.

Sans affirmer l'absence totale de lien avec l'extrême gauche de Sevil Sevimli,l'ancien trotskiste de mai 1968 prend publiquement position en disant dès juin, en marge d'une conférence de presse: "On a le droit, à 20 ans, d'avoir des désirs de démocratie". "Avoir récupéré des textes interdits, ça fait partie du BA-BA du journalisme", métier auquel se prépare Sevil Sevimli, démontant l'accusation contre la jeune femme. "Heureusement qu'à vingt ans on peut se battre pour la liberté", insiste celui que cette affaire renvoie à ses années engagées de "militant culturel révolutionnaire", quand il occupait des usines comme l'horlogerie Lip de Besançon où travaillait son père.
 
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