Avec plus de 70 matchs en Ligue 2, Fabien Farnolle est devenu l’un des cadres du Clermont Foot. Même s’il vit une saison difficile avec son club, le portier clermontois a tout pour être heureux : un club, une famille et un pays qui lui a tendu ses buts, le Bénin.
196 centimètres. A première vue, Fabien Farnolle impressionne. Mais rapidement l’homme vous met à l’aise : un regard, un sourire, et une invitation à partager un moment chez lui, avec sa femme, ses deux enfants et ses parents. La démarche est assez rare chez un sportif de haut niveau pour le signaler. Fabien n’a rien à cacher.
Fabulous Fab revient de loin, très loin. Tout avait pourtant bien démarré : des débuts prometteurs avec les Girondins de Bordeaux, des sélections chez les équipes de France jeunes aux côtés de Steve Mandanda. Et puis la chute. Il connaît une première expérience à l’étranger au Portugal. Le contrat de 3 ans avec le Vitoria Setubal ne durera que 6 mois. Le Bordelais retourne en France pour une longue période de chômage. Un transfert au Havre qui tourne court, un prêt à Quevilly, un dépôt de bilan à Libourne. "Il y a une période où plus personne ne me répondait au téléphone, se rappelle-t-il. J’ai même hésité à tout arrêter."
Clermont le relance
Et puis un jour, le téléphone sonne. Une proposition de contrat du Clermont Foot que Fabien ne peut refuser. Quelques mois après son arrivée en Auvergne, Der Zakarian lui laisse sa chance. Depuis il n’a quasiment plus quitté le but clermontois. "Il a connu le milieu amateur, la galère, l’étranger, le fait de pas être payé", explique Olivier Enjolras, ancien gardien du Clermont Foot, aujourd’hui dans l’encadrement du club, "ça lui a forgé une belle carapace et ça l’aide dans les moments difficiles. Il sait d’où il vient et il ne l’oublie pas."
Ses origines, Fabien Farnolle les connaît un peu mieux depuis des recherches généalogiques menées avec un ami. Une mère martiniquaise, un père guadeloupéen et des ancêtres béninois qui remontent à la traite négrière. En février 2012, le gardien clermontois fait ses grands débuts avec l’équipe nationale du Bénin entraînée par Manuel Amoros.
A 27 ans, Fabien vit de sa passion. La cerise sur le gâteau serait un retour dans les buts des Girondins de Bordeaux. Mais ça, c’est une autre histoire…