Une enquête de l'INSEE révèle que d'ici à 2020, 178 000 actifs vont partir à la retraite en Auvergne. Dans les secteurs de la banque et des assurances, ce sont même un cadre sur deux qu'il faudra remplacer dans moins de dix ans !
C’est un chiffre qui interpelle. D’ici à 2020, un actif sur trois occupant un emploi en Auvergne cessera son activité en Auvergne, selon une enquête publiée récemment par l’INSEE. L’Auvergne est la 2ème région de France la plus touchée après le Limousin. Pour en parler, Arnaud Stephany, le directeur régional de l'INSEE, était l'invité du journal de France 3 Auvergne, le 23 avril à midi. Il répondait aux questions de Sandrine Montéro.
178 000 actifs qui s'en vont à la retraite d'ici à 2020, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Tout dépend de la manière avec laquelle on regarde les choses. Je dirais que ce se serait une mauvaise nouvelle pour tout le monde si ces départs ne sont pas suffisamment anticipés. Je crois que cette montre à la fois l'ampleur du phénomène et le fait que tous les domaines professionnels sont concernés. Dans tous ces domaines, des questions sont à se poser sur le remplacement des partants.
En revanche, on peut pas parler de bonne nouvelle face à un réservoir d'emplois ?
Il y a effectivement cette manière de voir les choses. Oui, il y a un potentiel d'emplois à pourvoir qui sont, bien évidemment, très différenciés selon les domaines.
Le premier secteur concerné est celui des services à la personne mais, là encore, faut-il nuancer selon les métiers ?
Effectivement, ce sont les services à la personne que cette enquête révèle comme étant le secteur où les départs vont être les plus nombreux. En même temps, il faut ajouter que c'est un domaine dans lequel les besoins vont être également plus nombreux. C'est l'enseignement essentiel à tirer. N'oublions pas que dans ce secteur d'activités, on rencontre les aides à la personne, les aides à domicile, tout ce qui permet de maintenir des personnes à leur domicile. Dans une région un peu vieillissante, on se rend compte qu'à terme la population qui va avoir besoin des ces aides sera un peu plus nombreuse. D'ici une vingtaine d'années, la population des plus de 60 ans en Auvergne va être majorée de 50%.
Un secteur beaucoup plus inattendu : celui de la banque et de l'assurance…
Inattendu, oui, parce qu'on s'attend peut-être à trouver dans ce secteur des personnes un peu plus jeunes alors qu'en Auvergne ce n'est pas le cas. Les moyennes d'âges des personnes qui occupent des emplois dans ces secteurs sont plus élevées que dans la moyenne nationale, tout particulièrement pour les cadres. 48% de taux de retrait chez les cadres dans ce secteur, ça veut dire qu'un cadre sur deux mettra un terme à sa carrière d'ici 7 ou 8 ans.
2020, c'est demain, alors que fait-on ?
L'INSEE ne va pas faire grand-chose si ce n'est éclairer ceux qui sont porteurs de la décision publique de manière à pouvoir anticiper les remplacements là où ils sont vraiment nécessaires. C'est-à-dire détecter les formations nécessaires à développer, améliorer parfois le recrutement, rendre les métiers plus attractifs pour que ces postes de travail puissent être occupés dans 7 à 8 ans.