Des défenseurs des langues régionales dénoncent le "mépris" du pouvoir

Le pouvoir politique actuel cultive le "mépris" à l'égard des langues régionales, ont estimé mercredi plusieurs défenseurs de ces langues, qui déplorent que la France n'ait pas ratifié la Charte européenne des langues régionales et minoritaires.

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"On peut parler d'un mépris" sur cette question des langues régionales "de la part du pouvoir politique", a déclaré Gustave Alirol, Conseiller régional d'Auvergne et président de "Régions et peuples solidaires", qui se présente comme une "fédération de partis politiques régionalistes et autonomistes progressistes".
 
Le texte sur la refondation de l'école et l'acte III de la décentralisation, soumis prochainement à l'examen des parlementaires, sont par exemple deux textes "qui traitent par dessus la jambe la question des langues régionales", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. Gustave Alirol a énuméré trois "exigences" pour défendre les langues régionales françaises. "Nous continuons à réclamer, a-t-il dit, une révision de la Constitution (...) indispensable si on veut donner un véritable statut à nos langues régionales, indépendamment de la ratification de la Charte" européenne des langues régionales et minoritaires. La "deuxième exigence" porte sur "la prise en compte sérieuse des langues régionales" dans les textes sur la refondation de l'école et l'acte III de la décentralisation.
Gustave Alirol a enfin réclamé la "mise sur pied (législative) d'un cadre statutaire pour les langues régionales".
 
Le député européen écologiste François Alfonsi a estimé pour sa part que le  gouvernement devait "impérativement, quand il fera une révision constitutionnelle (...), inclure (...) des dispositions qui relancent la question des langues régionales en France". Cela doit passer, a-t-il ajouté, par "un renforcement des pouvoirs des régions" permettant de "donner un statut" aux langues régionales, "leur permettre un accès à l'enseignement tout à fait régulier et normalisé, et non pas optionnel et occasionnel". Il faut également "qu'on leur permette d'être présentes dans la vie publique et dans la vie officielle", a ajouté le député européen selon lequel "toutes les langues régionales françaises sont menacées de disparition à plus ou moins long terme". "Ce ne sont pas les langues régionales qui vont mettre en péril l'unicité de la République", a lancé le député écologiste Paul Molac. "Les langues amérindiennes sont en danger de mort" en Guyane, a relevé de son côté Jean-Jacob Bicep, député européen écologiste.

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