Pendant la dernière guerre, à Annecy, les soeurs Périès ont risqué leur vie pour la Résistance. Le Conseil Général leur rend hommage, ainsi qu'à toutes les "femmes de l'ombre", en donnant leur nom à un salon de la Préfecture de Haute-Savoie.
Installées dès 1934 à Annecy le Vieux, les soeurs Périès ont suivi les cours d'aide médico-sociale de la Croix Rouge. Au sein d'un groupe d'action catholique, elles commencent par faire parvenir des colis et faux-papiers aux soldats français prisonniers en Allemagne. Parmi eux, leurs fiancés, lieutenants au 27ème BCA. En 1942, elles rejoignent les agents de liaison d'Antoinette Reille, l'épouse d'un capitaine du 27ème. Elles se placent ainsi sous les ordres du Cdt Vallette d'Osia "Faure", chef de l'Armée Secrète en Haute-Savoie, qui sera arrêté en 1943.
Les petites reines de la Résistance
Sur leurs vélos, Colette et Louise vont transmettre du courrier, convoyer des personnes recherchées, transporter des fonds secrets. Elles ont alors une vingtaine d'années. A bicyclette, été comme hiver, sur des routes verglacées, elles n'hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour leur idéal de liberté. Les soeurs Périès fréquentent des personnages de la Résistance comme le fameux Tom Morel. Il leur écrira : "tous les espoirs sont permis tant qu'il y aura des filles de France pour faire ce que vous faites". Colette va même faire passer la frontière vers la Suisse à une vingtaine de personnes. Louise "Loulette" Périès, épouse du général Idier, est décédée en 1999. Colette, 92 ans, devenue assistante sociale, a longtemps travaillé à la Sauvegarde de l'Enfance. Les soeurs Périès sont décorées de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre. Colette est Chevalier de la Légion d'Honneur.
Intervenantes du reportage : Céline Cubertafond, petite fille de Louise Périès, et Colette Périès.
Deux femmes exemplaires
Ce 5 mai, les autorités départementales ont rendu hommage à "deux femmes exemplaires et, à travers elles, de toutes celles, trop méconnues, qui, après s’être engagées dans laRésistance avec courage et abnégation, sont rentrées dans l’ombre avec humilité une fois la liberté reconquise". La Préfecture cite notamment "Poupée" Fournier-Charton, Elizabeth Lalanne-Pascal, Marianne Cohn, Angèle Nicollet, "Katy" Paccard, Denise Jacob, Madeleine Golliet, Georgette Peyrot-Berberat, Jeanne Maurier-Brousse. Combien d'autres sont tombées dans l'oubli ?
En Haute-Savoie, plus d'une trentaine de femmes, résistantes méconnues, ont été déportées et fusillées.