Des héritiers du Comte de Paris se battent en justice pour récupérer le château de Bourbon-L'Archambault (Allier)

La vieille bagarre à propos de l'héritage du Comte de Paris s'est poursuivie jeudi devant la justice sur le sujet du trésor constitué de châteaux et chapelles que deux princes aimeraient voir revenir dans le giron familial, parmi lesquels le château de Bourbon-L'Archambault (Allier).

Des héritiers du Comte de Paris se battent en justice pour des châteaux
 
La vieille bagarre à propos de l'héritage du Comte de Paris s'est poursuivie jeudi devant la justice sur le sujet du trésor constitué de châteaux et chapelles que deux princes aimeraient voir revenir dans le giron familial, parmi lesquels le château de Bourbon-L'Archambault (Allier).
 
L'histoire est ancienne et imprégnée des relations exécrables qu'a eues Henri de France (1908-1999) au soir de sa vie avec sa famille. "Ils n'auront rien, que leurs larmes pour pleurer", aurait dit le comte de ces enfants qu'il s'était mis à détester.
 
Depuis le début de la bataille procédurale déclenchée en 2001, les 10 héritiers - 9 enfants et un petit-fils - s'estimant lésés réclament à la fondation Saint-Louis qu'elle rende ce qu'elle a reçu de la Maison d'Orléans.
 
Le trésor familial, réputé inestimable, est constitué des châteaux d'Amboise et de Bourbon-L'Archambault, de la chapelle royale de Dreux, de la chapelle expiatoire de Paris mais aussi du portrait de Louis XIII réalisé par Philippe Champaigne, de porcelaines de Sèvres, et d'un joyau à 50 millions d'euros, des dessins de la main du jeune Louis XIV.
 
Jeudi devant le tribunal de grande instance de Paris, la fondation, qui détient et gère ce patrimoine royal, s'est dit prête à restituer aux héritiers les biens mobiliers qu'elle avait reçus d'une donation du Comte de Paris en 1976. Mais sur la question des châteaux et chapelles, la querelle reste vive, animée par les deux enfants de feu le prétendant au trône, le prince Jacques d'Orléans et sa sœur, la princesse Hélène d'Orléans, qui critiquent la gestion de la fondation. "Ce que nous voulons, c'est que ces biens de famille servent d'écrin à ces mobiliers emblématiques pour qu'ils y soient exposés aux yeux du public", a plaidé l'avocat des deux princes, Me Olivier Baratelli, déplorant que les dessins de Louis XIV soient "rangés dans un maroquin au fond d'un tiroir !"
 
Selon Me Baratelli, le Comte de Paris a enfreint les "règles civiles républicaines" en donnant "plus de 25% de sa fortune" à cette fondation et en se dessaisissant à titre gratuit des parts qu'ils détenaient dans cet organisme, qui fut à l'origine doté du statut de société civile. Pour l'avocat, le comte, "odieux" avec ses enfants, "s'est évertué à évaporer sa fortune", affirmant que c'était "son seul but dans la vie". "On l'a même vu à la frontière suisse sortir du coffre de sa voiture des lingots d'or !", a lancé Me Baratelli.
 
Le récit des querelles familiales a parfois agacé le tribunal, qui a réclamé "plus d'arguments juridiques", et l'avocat de la fondation, Me Thomas Rouhette, qui s'est plaint d'une plaidoirie "spectacle". Pour Me Rouhette, "la fondation est au service d'une mémoire, de la préservation d'un patrimoine", qui a pu être mis à l'abri de l'éparpillement successoral et des saisies de l'Etat dès 1886, dans un premier temps, dans le cadre d'une société civile.
 
N'étant que "la continuation juridique" de cette société, la fondation soutient donc que les biens immobiliers n'ont rien à voir avec la succession du défunt. D'autant que pour son avocat, "la valeur marchande de ces biens est nulle, ces biens n'ont que la valeur de l'histoire".
Le jugement est attendu le 19 septembre.

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