Michelin a confirmé lundi 10 juin son intention d'arrêter de produire des pneus poids lourds sur son site de Joué-lès-Tours, à partir du 1er semestre 2015, entraînant la suppression d'environ 700 postes. Des débrayages ont eu lieu sur le site d'Indre-et-Loire.
Le géant du pneumatique veut regrouper la production de pneus poids lourds, victime de la baisse de la demande en Europe, dans son usine de La Roche-sur-Yon en Vendée, Dans un communiqué du groupe publié lundi midi, la direction de Michelin a annoncé notamment "le développement d'un pôle industriel de pneus poids lourds très compétitif à La Roche-sur-Yon, portant d'ici à 2019 la production de 800.000 à 1,6 million d'unités par an" ainsi que "l'arrêt de l'atelier poids lourds de l'usine de Joué-lès-Tours". Implantée en Indre-et-Loire depuis 1961 à Joué-lès-Tours, l'usine a compté jusqu'à 4.000 salariés dans les années 1980.
"Si l'usine doit brûler, elle brûlera"
Quelques minutes après la confirmation par la direction de l'arrêt en 2015 de la production de pneus poids lourds à Joué-lès-Tours, le représentant syndical CGT de l'usine a aussitôt exprimé la colère des salariés d'Indre-et-Loire :
"Ce matin, il a fallu calmer les esprits. Certains étaient prêts à mettre le feu aux pneus. Si l'usine doit brûler, elle brûlera", a déclaré Claude Guillon.
"Après la résignation vient la révolte. On n'ira pas à l'extérieur de l'usine, on restera dedans. Mais il y a de l'argent dans l'usine. Si Michelin n'est pas capable de négocier correctement, il y perdra plus que les salariés ne vont y perdre", a poursuivi le syndicaliste.
"Nous sommes déterminés. Nous avons un moyen de pression avec l'atelier qui fait du calandrage et qui fournit 25 à 30% des usines en Europe. En bloquant cet atelier pendant une semaine, on arrêtera 20 à 25% des usines en Europe", a-t-il menacé.
NDLR Le calandrage est la fabrication des nappes textiles et métalliques des pneus.