Greenpeace: le risque nucléaire absent du débat sur la transition énergétique

Greenpeace, qui a mené lundi une opération coup de poing dans la centrale du Tricastin (Drôme), estime que la question du "risque nucléaire" n'a jamais été abordée dans le cadre du débat national sur la transition énergétique, dont les recommandations doivent être validées jeudi.

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Dans le cadre de ce débat, qui réunit experts, élus, syndicats, patronat et ONG, "il y a eu une très forte pression du Medef et des syndicats pour exclure le nucléaire des débats", a estimé à l'AFP Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace-France. "La question du risque nucléaire a été absente du débat. Or on ne peut pas parler de transition énergétique sans parler du risque nucléaire", a-t-elle ajouté.

L'ONG a dès l'origine boycotté ce débat national qui, lancé en novembre, doit déboucher sur des recommandations pour réduire la consommation énergétique de la France et diminuer la part du nucléaire et des énergies fossiles dans le bouquet énergétique. Ces recommandations doivent être arrêtées jeudi, lors de la dernière séance plénière, pour être remises officiellement au gouvernement le 20 septembre. Une loi de programmation énergétique est attendue à l'automne.

Sur le nucléaire, les recommandations provisoires demandent notamment une "étude pluraliste de faisabilité pour préciser les trajectoires" permettant d'atteindre l'objectif affiché par François Hollande de réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025. Pour Greenpeace, une telle étude est "une façon déguisée de remettre en cause l'objectif".

Tricastin, parmi les sites à fermer en priorité (Greenpeace)

L'ONG estime que la promesse de François Hollande passe par la fermeture de 10 réacteurs d'ici 2017 et de 20 réacteurs d'ici 2020, alors que seule la fermeture de la centrale de Fessenheim (2 réacteurs) a pour la moment été annoncée par le gouvernement pour "fin 2016, début 2017".
Après avoir analysé la vulnérabilité des 19 centrales françaises, Greenpeace estime que Tricastin figure dans les cinq sites à fermer en priorité avec ceux de Fessenheim, du Blayais, de Bugey et de Gravelines.

Au Tricastin, Greenpeace pointe des fissures sur le réacteur N.1, des risques d'inondations et de séisme et le fait que la centrale est située dans un "des plus grands complexes nucléaires et chimiques de France".
"Aucune modification réelle n'a été faite, les analyses post-Fukushima n'ont pas encore été prises en compte", assure Yannick Rousselet, autre chargé de campagne nucléaire de Greenpeace, présent au Tricastin où "plusieurs dizaines" de militants de l'ONG se sont introduits à l'aube sur le site.

 

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