Centrale du Bugey : l'ASN autorise l'exploitation du réacteur 4

Après le troisième réexamen de sûreté décennal du réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey, dans l'Ain, l'Autorité de sûreté nucléaire a annoncé lundi ne pas avoir "d'objection" à la poursuite de son fonctionnement. Elle impose toutefois à EDF des prescriptions visant à renforcer la sûreté.

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En France, l'autorisation d'exploiter un réacteur nucléaire ne précise pas de limite dans le temps. En revanche, l'exploitant est tenu de réaliser tous les dix ans un réexamen de la sûreté de son installation, à l'issue duquel l'ASN prend position sur la poursuite de son exploitation. 

Ce contrôle comprend deux aspects : l’examen de conformité, pour vérifier que l’installation respecte bien les normes en vigueur, et la réévaluation de sûreté, permettant d’améliorer le niveau de sûreté en prenant en compte "l’évolution des connaissances, ainsi que le retour d’expérience national et international", selon l'ASN.

Le réacteur n°4 de la centrale nucléaire du Bugey est le cinquième réacteur du parc nucléaire français à faire l'objet d'un réexamen de sûreté trente ans après sa mise en service, après Tricastin 1, Fessenheim 1, Bugey 2 et Fessenheim 2.

L'ASN précise que "la conception identique" des réacteurs 2 et 4 de la centrale du Bugey conduit "à imposer au réacteur n°4 des prescriptions semblables à celles du réacteur n°2". Sa décision intègre également "quelques prescriptions spécifiques au réacteur n°4".

A la fin juillet 2012, l'ASN avait annoncé que le réacteur n°2 de la centrale du Bugey était "apte à être exploité pour une durée de dix années supplémentaires".

Pas de quoi rassurer les militants anti-nucléaire...
Cette décision a été annoncée alors que la centrale du Bugey est plus que jamais dans le collimateur des opposants au nucléaire. Ceux-ci accusent régulièrement le site de vétusté et réclament sa fermeture, au même titre que celle de la centrale de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français.

La centrale du Bugey figure ainsi sur la "liste noire" de Greenpeace des centrales françaises à fermer prioritairement, en fonction d'une batterie de critères, dont l'ancienneté et la proximité avec des grands bassins de population.

En outre, hasard du calendrier, une "marche internationale pour la paix et la sortie du nucléaire" d'un mois organisée par des opposants à l'atome s'est achevée samedi devant la centrale du Bugey. Le Réseau Sortir du nucléaire en a profité pour dénoncer une nouvelle fois "de nombreux problèmes de sûreté" dans cette centrale, liés en partie selon l'ONG à sa vétusté, et a relancé ses appels à une fermeture "immédiate".

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