Un porte-parole de l'entreprise clermontoise a indiqué dimanche à l'AFP que Michelin était "prêt à étudier un retour éventuel en Formule 1" comme fournisseur exclusif à partir de la saison 2014. Mais selon le fournisseur actuel, Pirelli, cette annonce ne peut pas être sérieuse.
L'annonce du porte-parole s'est faite en marge du Grand Prix de Belgique de F1. Le contrat actuel de Pirelli (2011-2013) n'a toujours pas été renouvelé, à trois mois de la fin de saison. Toutes les écuries sont concentrées sur la conception de nouvelles voitures pour 2014, dotées d'un nouveau moteur V6 turbo hybride qui provoquera de nouvelles contraintes pour les pneus. La présence simultanée ce week-end, à 100 km de distance, de Bernie Ecclestone, le patron de Formula One Management (FOM), à Spa pour la F1, et de Pascal Couasnon, directeur de la compétition chez Michelin, à Trèves pour le rallye d'Allemagne, a incité la presse britannique à évoquer une rencontre imminente. "Nous savons ce que la F1 peut représenter, en termes de visibilité. Nous sommes prêts à nous asseoir pour présenter quelques idées permettant d'assurer le spectacle tout en relevant des défis intéressants en termes de technologie", disait déjà M. Couasnon à l'AFP, en juin lors des 24 Heures du Mans. L'intérêt de Michelin pour un retour en F1 est soumis à une condition bien précise, en liaison directe avec l'écologie: que le règlement technique change pour que la dégradation des gommes et le nombre de changements de pneus pendant un Grand Prix ne soient plus l'un des facteurs principaux du résultat sportif.
"Le pneu, objet hyper-technologique"
"Le pneu ne mérite pas l'image que l'on donne aujourd'hui en Formule 1, car c'est un objet hyper-technologique et on en fait quelque chose qui se jette. En rallye, on a travaillé pour qu'on fasse chaque saison les mêmes distances en usant 20% de pneus en moins, ça fait déjà 40% d'économie en deux ans", soulignait, au Mans, le directeur de Michelin Compétition. Si une décision était prise fin septembre, après une modification du règlement technique validée par le prochain Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), Michelin affirme être en mesure de fournir des pneus de F1 pour les premiers essais de la saison 2014, prévus fin janvier. "Lancer un appel d'offres pour les pneus 2014 en septembre serait une farce. Il fallait le faire un an plus tôt", a dit samedi à Spa le directeur de Pirelli Compétition, Paul Hembery. Il affirme disposer déjà d'accords commerciaux pour la saison prochaine avec dix des onze écuries de F1. Chacune paie un peu moins de deux millions d'euros par an à Pirelli pour les pneus de deux monoplaces.