Le 2 septembre 2013, 362 personnes, dont beaucoup d'étrangers et d'enfants, ont été mis à la rue et ont trouvé refuge sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand. L'ANEF, qui gère l'hébergement d'urgence, ne pouvait plus payer les notes d'hôtel. Retour sur les principaux événements en images.
Il est 9h, le lundi 2 septembre, quand des dizaines de manifestants se rassemblent sur la place de Jaude à Clermont-Ferrand. Elles veulent dénoncer le sort réservé à 362 personnes, des familles étrangères, mises à la rue le jour même suite aux difficultés financières rencontrées par l'ANEF. Cette association gère l'hébergement d'urgence mais ne peut plus régler les hôtels faute de subventions. Selon elle, l'Etat qui avait décidé de continuer la prise en charge de l'hébergement d'urgence au-delà de la période hivernale ne lui a rien versé depuis janvier. Les sommes engagées sont énormes : 350 000 euros par mois.L'incendie de l'église des Minimes
Les familles étrangères privées d'hébergement s'étaient réfugiées dans une église dans la nuit de lundi à mardi. Elles ont été évacuées vers 4h30 du matin. Un incendie s'est déclaré dans la crypte. Deux nourrissons ont été transférés à l'hôpital. La piste criminelle est évoquée.Mise en cause, l'ANEF répond
L'ANEF est mal gérée et en paye aujourd'hui les conséquences. Voilà en résumé le contenu du communiqué de Cécile Dulflot qui a mis le feu aux poudres. Publié sur le site du Ministère du Logement, ce communiqué indique que "les difficultés financières indiquées par l'association ANEF vont faire l'objet d'une étude approfondie quant aux responsabilités respectives". Il parle aussi de "possible dysfonctionnement budgétaire ayant conduit l'association à se trouver dans cette situation". L'association, elle, réfute toute accusation de mauvaise gestion. A la tête d'un déficit de près de 2 millions d'euros, ses dirigeants explique que l'Etat s'était engagé à lui verser une somme permettant de le compenser, lors d'une convention signée pour 2013. Mais l'association n'a touché que 150 000 euros à ce jour, ce qui explique son déficit d'environ 1 850 000 euros.
"Un toit, c'est un droit"
Le 7 septembre, une quatrième manifestation est organisée en cinq jours, place de Jaude, pour soutenir les sans-abri qui campent dans le centre-ville de Clermont-Ferrand. Près de trois cent personnes ont défilé pour demander des solutions d'accueil décent pour les familles.
Le gymnase Verlaguet comme refuge
Certains étaient résignés à rester coûte que coûte place de Jaude mais le mauvais temps du week-end a eu raison de leur détermination. Les sans-abris à Clermont-Ferrand sont de plus en plus nombreux à s'abriter au gymnase Verlaguet.Ouvert depuis mardi dernier, le gymnase Verlaguet à Clermont-Ferrand n'a pas connu une grande affluence au départ. Tout au plus une dizaine de personnes à son ouverture. Puis progressivement, les sans-abris ont afflué, chacun avec ses raisons. Pour Louis Coudeyre, le président du Secours Catholique du Puy-de-Dôme, le gymnase doit servir de transition : "C'est un sas qui permet d'orienter ces populations entre la rue et les logements que l'on souhaite le plus pérenne possible mais avec des limites de mise en action car on ne loge pas d'un coup de baguette plus de 350 personnes comme ça".
Le tribunal donne gain de cause aux familles sans abri
Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a tranché, samedi 7 septembre, dans la soirée : le préfet du Puy-de-Dôme doit reloger dix-sept familles sur vingt-quatre, il s'agit de toutes les familles avec enfants. Il doit également "organiser leur accueil en tant que sans-abri, en détresse ... et fournir des conditions matérielles décentes."
Michel Fuzeau: "l'Etat a joué son rôle dans une situation d'urgence"
Discret durant les premiers jours, le préfet du Puy-de-Dôme, Michel Fuzeau, s'est exprimé pour la première fois une semaine après que les réfugiés aient pris possession de la place de Jaude à Clermont-Ferrand.