Toujours pas de solution pérenne pour les sans-abris de Clermont-Ferrand

La crise sans précédent de l'hébergement d'urgence qui s'est cristallisée Place de Jaude à Clermont Ferrand pendant près de deux semaines a mis au jour, les carences des structures d'accueil. 

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Après avoir campé sur la Place de Jaude et dormi dans le gymnase Verlaguet, une centaine de sans-abri ont été accueilli dans d'anciens logements étudiants. C'est le cas dans la rue Anatole France, où certains vivent à 2, 3 voire 4 par pièce, dans des conditions spartiates. Voilà donc l'hébergement d'urgence promis par la préfecture la semaine dernière. Quant aux enfants, ils ont du changer d'école, et les plus grands s'adapter à leur nouvelle adresse, une adresse provisoire une fois de plus. 

Pendant quelques jours encore, le Secours Populaire, le Secours Catholique, Les Restos du Coeur et l'Accueil de jour de Clermont-Ferrand se relaieront pour apporter de la nourriture. Les résidents devront ensuite aller chercher eux-memes leurs colis alimentaires...

Au total, 350 personnes ont été relogées par la préfecture du Puy de Dome, certaines en foyer, d'autres à l'hôtel comme c'était déja le cas au mois d'août.



Entretien avec François Roche, Président de l'ANEF 63 au JT Régional de France 3 Auvergne, le 16 septembre 2013

Pierre-Olivier Belle : Est-ce que l'ANEF 63 est en situation de cessation de paiement ?


FRANCOIS ROCHE, Président de l’ANEF 63  : La situation de l'ANEF est toujours préoccupante d'un point de vue financier. Nous avons été en cessation de paiement pour les hôtels. C'est pour cela que nous avons du arrêter la prise en charge des hôtels. Concernant l'association elle-même, on travaille très sérieusement à repousser la menace concernant la vie de l'association et le travail de ses salariés.

P-O.B - Est-ce que vous avez eu des garanties de l'Etat ? Je rappelle que ce sont 2 millions d'euro qui vous manquent.

F.R - L'Etat nous donne des garanties orales pour le moment. Des contacts sont pris au plus haut niveau pour confirmer ces engagements. Matériellement nous n'avons rien reçu qui correspond à ces sommes là.

P-O.B - Si la Place de Jaude a retrouvé son aspect normal, tout n'est pas réglé pour autant...

F.R - Non, nous sommes est très contents que les personnes qui étaient dans la rue aient pu être mises à l’abri. Mais ce sont des situations très provisoires. Car la plupart des installations ont été improvisées et sinon ce sont des solutions d'hôtels, et donc des situations très provisoires. Il faut maintenant travailler sur le fond pour que la situation puisse durer.

P-O.B - Alors qui s’occupe maintenant des 400 personnes qui étaient logés par l’ANEF avant cette crise de la Place de Jaude ?

F.R - Le problème, c’est que toutes ces personnes sont dispersées. Et que la manière de travailler que nous avions avant a été défaite. Il faut donc reconstituer très rapidement les manières de travailler du service intégré d’accueil et de l’orientation dont nous sommes chargés. Les services de l’Etat le prévoient avec nous. Pour le moment, on va au plus pressé. Nous suivons certains avec lesquels on était habitué à travailler et ceux qui ont besoin le plus de protection, les familles avec des enfants en particulier. Et pour le reste, on va se redéployer et on s’organise dans ce sens.

P-O.B -Certains ont été logés dans des centres d’hébergement d’urgence, habituellement dédiés aux SDF. Quand l’hiver va arriver, quelle va être la situation ?

F.R -  Il faut travailler d’ici l’hiver à ouvrir des logements pérennes, dans lesquels il sera possible d’installer des personnes, des familles, de les mettre à l’abri. Tout cela sans être contraint de les changer tous les trois jours ou sans les menacer de ne pas trouver de solution. Y’a un pool d’associations dont fait parti l’ANEF qui a fait des propositions. On attend des garanties de l’Etat pour être certain de pouvoir passer à l’action.

P-O.B - Est-ce que, selon vous, cette crise aura un peu servi de leçon ? Est-ce que les structures, et l’organisation, seront meilleurs à l’avenir ?  

F.R - J’espère bien, car ce serait bien malheureux qu’une crise aussi dramatique ne serve pas. Moi je suis sûr qu’en tout cas ça aura servi à sortir de la fausse situation qu’était la mise à l’hôtel des personnes en détresse. Aller à l’hôtel pour une nuit quand on peut pas faire mieux, d’accord, mais c’est évident qu’on ne peut pas faire un projet, sortir des difficultés dans lesquelles on a été plongées quand on est simplement à l’hôtel. Sans compter le problème financier, car c’est bien trop cher.

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