Les trois types de leucémies et lymphomes parmi les plus courants en France ont fortement progressé ces 30 dernières années en raison du vieillissement de la population et d'une progression des facteurs de risque, selon une étude publiée mardi 08 octobre.
Cette étude a été réalisée par l'Institut de veille sanitaire (InVS), l'Institut national du cancer (INCa), les Hôpitaux de Lyon (HCL) et le registre des cancers Francim. Cette étude est la première du genre pour ce type de cancers en France.Le nombre de nouveaux cas pour trois grands groupes "d'hémopathies malignes" (cancers du sang) ont été multipliés par plus de deux, voire trois, entre 1980 et 2012, selon cette étude. Il s'agit des myélomes multiples/plasmocytomes (4.888 cas estimés en 2012), des leucémies aiguës myéloïdes (2.791 cas) et des leucémies lymphoïdes chroniques/lymphomes lymphocytiques (4.464 cas). Leur incidence, soit le risque de contracter ces types de cancer, a augmenté de 1 à 2% par an sur la période allant de 1980 à 2012, selon cette étude.
Entre 1980 et 2012, le nombre de nouveaux cas pour les myélomes multiples/plasmocytomes a progressé de 229% pour les hommes et de 197% pour les femmes tandis que la hausse a été pour les leucémies aiguës myéloïdes de 159% (hommes) et 147% (femmes) et pour les leucémies lymphoïdes chroniques/lymphomes lymphocytiques de 129% (hommes) et 133% (femme).
Mais la poussée du nombre de nouveaux cas pour ces cancers s'expliquerait aussi par l'augmentation de facteurs de risque dont les causes restent à étudier et à déterminer avec précision, selon le rapport.Selon les auteurs de l'étude, 30 à 50% de ces hausses s'expliquent par l'évolution démographique de ces 30 dernières années, caractérisée par l'accroissement et surtout le vieillissement de la population. Pour ces trois maladies, le diagnostic se fait en moyenne entre 71 et 75 ans.
"En effet, les prédispositions génétiques et les facteurs de risque avérés des hémopathies malignes n'expliquent aujourd'hui qu'une faible partie de l'incidence estimée", selon un communiqué diffusé par l'InVS. Ainsi par exemple, le lymphome de Hodgkin classique, dont on a recensé 1880 cas en 2012.
Les auteurs notent une hausse de l'incidence de ce cancer chez les jeunes adultes et soulignent que des études en Europe du nord et en Asie tendent à "incriminer des facteurs de risque liés à une évolution vers un mode de vie occidental".Globalement cette étude a dénombré pour 2012, 35 000 nouveau cas d'hémopathies malignes en France métropolitaine (19 400 chez l'homme et 15 600 pour la femme), dont les deux tiers de lymphomes. Ce rapport, qui se base sur un nouveau découpage de ces maladies, ne fournit pas de chiffres de mortalité. Une statistique officielle chiffrait en 2003 à 9.625 les décès par hémopathies malignes.
Le réseau des registres des cancers Francim, le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL), l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut national du cancer (INCa) publient une étude actualisée de l'évolution de l'incidence et de la mortalité par cancer en France. L'étude porte sur la période 1980-2012 et comporte deux parties : la 1ère partie concerne les tumeurs solides et la 2ème les hémopathies malignes (c'est cette seconde partie qui a été publiée en septembre 2013 et dont il est question).