Le Centre d'art contemporain du Creux de l'Enfer à Thiers vient d'être réinvesti par deux artistes qui ont l'habitude de malmener l'espace. Représentant le Luxembourg à la Biennale de Venise en 2011, Martine Feipel et Jean Bechameil se sont inspiré du lieu pour créer La nuit sans lune.
Quand on entre dans le centre d'art contemporain de Thiers, on entre vraiment au creux de l'enfer. Un portail vague, comme si on regardait son reflet dans l'eau brouillée, une énorme cloche étonnamment silencieuse, dont on attend en vain le gong et des petits étangs sombres comme des trous noirs, comme on pourrait s'imaginer le Styx. Les éléments ont inspirés les deux artistes luxembourgeois Martine Feipel et Jean Bechameil, frappés disent-ils par "cette nature puissante" qui entourent le lieu.
Ils ont donc moulé les rochers sur lesquels est flanqué le Centre d'Art pour en créer des excroissances qui poussent comme des plantes grimpantes au deuxième étage du Centre.
Le couple a pour habitude de créer des espaces disloqués, un univers bancal où les repères du spectateur sont mis à l'épreuve. En 2011, ils ont représenté le Luxembourg à la 54ème Biennale de Venise. Ils ont invité les visiteurs à déambuler dans un palais du Luxembourg complètement tordu, dans une installation intitulée Le cercle fermée.
L'installation pour Le creux de l'Enfer, intitulée La Nuit sans Lune, invite le spectateur à vivre sa propre expérience du lieu. Comme le dit Frédéric Bouglé, commissaire de l'exposition, "un travail comme celui ci, c'est d'abord une expérience, il va falloir entrer dans un univers (...) et chacun, selon l'histoire qu'il porte en lui, va l'interpréter à sa manière."
Martine Feipel et Jean Bechameil - La Nuit sans Lune - Exposition au Centre d'Art Contemporain du Creux de l'Enfer à Thiers ouverte tous les jours jusqu'au 2 février 2014.