Alors que le tribunal de Lyon doit se prononcer mercredi sur la demande d'expulsion des réfugiés du Pont Kitchener à Lyon ,le maire d'Oullins proteste contre la solution d'urgence préconisée par les pouvoirs publics.Le préfet réquisitionne un terrain sur sa commune pour les reloger .
L'affaire est en train de tourner à l'aigre entre le préfet de région, le président du grand Lyon et le sénateur maire d'Oullins à propos des demandeurs d'asile du Pont Kitchener à Lyon .
Le préfet Jean Francois Carenco a signé vendredi soir un arrêté de réquisition d'un terrain de 10 hectares situé en plein coeur d'Oullins pour les reloger d'urgence sans associer le maire à sa décision.Une disposition que le président du grand Lyon, Gérard Collomb aurait lui aussi avalisée sans véritable concertation avec le sénateur maire d'Oullins, Francois Noël Buffet .
C'est qu'il y a urgence : Le tribunal de Lyon doit se prononcer ce mercredi sur la demande d'expulsion des demandeurs d'asile du Pont Kitchener. Une procédure que le Grand Lyon avait engagée en septembre : 300 personnes, des demandeurs d'asile albanais pour la plupart vivent là, sous un pont d'autoroute, dans des conditions insalubres et extrêmement précaires. Lors de l'audience, les avocats des associations caritatives avaient fait valoir l'incompétence du grand Lyon pour statuer sur un terrain qui appartiendrait en fait à l'Etat . A défaut d'être entendues, les associations humanitaires avaient réclamé qu'une solution d'urgence prévoit un relogement "digne" en cas d'expulsion immédiate.
Les pouvoirs publics s'attendent manifestement à ce que la justice prononce l'expulsion tout en exigeant des mesures de relogement d'urgence. Le préfet a donc signé vendredi soir un arrêté de réquisition qui permettra d'offrir un hébergement d'urgence à ces réfugiés. Mais le choix du site d'Oullins pose question tant sur la forme que sur le fond.
Le sénateur maire d'Oullins,(UMP) explique en effet n'avoir jamais été associé à cette décision alors que le site choisi figure sur sa propre commune. Francois Noêl Buffet fait valoir qu'il a ainsi rencontré "des petits airs gênés ici et là" tant à la préfecture qu'à la communauté urbaine alors que la décision avait été prise à son insu dès vendredi soir."Il se dit ainsi scandalisé de cette manière de faire" et dénonce même un "procédé de voyou" : Une méthode qui ne serait pas, selon lui, dénuée d'arrière pensées politiques à quelques mois des élections municipales.
Le maire d'Oullins s'étonne aussi que le site retenu pour cet hébergement d'urgence soit situé à proximité de la nouvelle station de métro et du pôle multimodal qui verra converger des milliers d'usagers à partir du 11 décembre, date de sa entrée en fonction.Un équipement d'agglomération qui serait de ce fait exposé, selon lui, à un risque accru de délinquance. Le maire fait ainsi valoir que l'accueil de Roms deux hivers de suite a déjà coûté 80 000 euros de remise en état à la commune, une dépense qu'elle a déjà dû assumer seule.Marie Noël Buffet n'écarte pas des voies de recours pour défendre sa ville .En expliquant à qui veut l'entendre qu'elle accueille depuis un certain temps 220 demandeurs d'asile sur son territoire et qu'à ce titre, "elle fait déjà le job" ...