Les plantes sont dotées d'un système de communication électrique pour se défendre contre les agressions. C'est ce qu'ont mis en lumière des chercheurs du Département de biologie moléculaire végétale de l'Université de Lausanne, en Suisse, associés à l'Université de Genève.
Dépourvus de cerveau, et donc de neurones transmetteurs, les plantes ont évolué en développant un dispositif très élaboré pour survivre et se reproduire. Cette avancée dans la connaissance végétale est un atout de plus face au défi du changement climatique (adaptation des plantes, préservation de l'environnement, agriculture).
Au départ, la plante est soumise à une sorte d'électrocardiogramme: deux électrodes sont implantées sur une feuille et reliées à un appareillage très sophistiqué. Blessée par un rayon laser, elle réagit par des signaux électriques.
Un graphique montre que le signal électrique se propage sur la feuille abîmée. Et surtout, on peut en suivre la trajectoire en mesurant la vitesse de propagation.
Le cobaye est l'Arabette des dames, une plante européenne commune, de la famille du chou. C'est LE modèle de référence en biologie moléculaire végétale. L'activité électrique des feuilles et leur capacité d'alerte étaient connues. Ce qu'a découvert l'équipe suisse, c'est l'organisation du système de défense de la plante.
Pour survivre, les plantes doivent compenser un lourd handicap, leur immobilité. Contre les herbivores, insectes ou mammifères, elles ont développé divers mécanismes de défense, épines, poils, résine… ou produits toxiques. L'Arabette des dames a une riposte invisible, mais très efficace.
Les biologistes suisses apportent leur contribution à une question cruciale pour l'avenir: mieux comprendre les plantes pour protéger l'environnement et nourrir la planète.