Un peu plus de 80 personnes ont manifesté mercredi devant la mairie de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme) contre la décision du conseil municipal de rejeter la révision du plan local d'urbanisme. Quatre agriculteurs qui souhaitaient développer leurs exploitations ne pourront pas le faire.
A Puy-Guillaume, dans le Puy-de-Dôme, le Plan Local d'Urbanisme, voté en 2004, ne sera donc pas révisé. Conséquence de cette décision municipale : aucune extension de l'activité des agriculteurs ne sera autorisée. Mercredi matin, un peu plus de 80 personnes ont manifesté devant la mairie derrière un slogan : "Puy-Guillaume, la commune qui dit non aux agriculteurs". Les mots sont forts mais mérités selon Damien Valleix, le président des Jeunes Agriculteurs du département. Pour lui, il s'agit d'une décision qui va à contre-courant, "la mairie s'oppose sans débat", dit-il, alors que les "enquêtes publiques sont favorables aux projets des agriculteurs, que tout le monde soutient ces projets-là y-compris l'Etat".
Quentin Beaumont est un agriculteur de 23 ans qui comptait sur une révision du PLU pour étendre son exploitation. Il envisageait d'installer une nouvelle bergerie mais, aujourd'hui, son projet a du plomb dans l'aile. "Madame le maire m'a toujours dit que j'aurais le droit de monter mon nouveau bâtiment", raconte-t-il. "J'ai dépensé des sous pour le permis de construire de mon nouveau bâtiment et finalement le conseil municipal a voté contre, sans aucun argument". Le jeune agriculteur craint pour la pérennité de son exploitation, "elle est vouée à disparaître si ça ne s'arrange pas".
Pourtant, en juillet 2013, le commissaire enquêteur pour la révision du Plan Local d'Urbanisme de Puy-Guillaume avait émis un avis favorable. Mais en septembre, le conseil municipal a rejeté sa modification. Si Nadine Chabrier, le maire, reconnaît avoir promis aux agriculteurs une révision du PLU, elle dit n'avoir garanti aucun résultat. "Le conseil municipal a appliqué le principe de précautions" explique celle qui a succédé à Michel Charasse dans le siège de premier magistrat de la ville, "on est simplement méfiants à l'égard des installations classées ICPE". Si elle "ne souhaite pas qu'on dise que Puy-Guillaume est contre les agriculteurs", Nadine Chabrier affirme que le conseil municipal actuel ne devrait pas revenir sur sa décision. De leur côté, les agriculteurs sont prêts à aller jusqu'au tribunal administratif.