Une majorité du personnel de la raffinerie "Total" de Feyzin a voté hier l'arrêt complet des installations à l'occasion d 'une grêve débuté lundi.Une disposition qui réclame du temps pour le redémarrage de la production.Les salariés de Total demandent des augmentations de salaire.
Les cinq raffineries et deux usines du groupe pétrolier français Total, situées dans l'Hexagone, étaient touchées lundi par un mouvement de grève reconductible à l'appel de la CGT et FO pour des augmentations salariales.Il y a eu des négociations salariales vendredi qui ont abouti à une proposition qui ne convient pas aux salariés : Les résultats du groupe sont bons et notre entreprise se porte très bien", a affirmé à l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe.
"Sur la production, le taux de grévistes oscille entre 75 et 100%", a-t-il ajouté. Il a précisé que FO, présent sur trois sites, avait rejoint le mouvement lancé par le premier syndicat du groupe.Contactée par l'AFP, la direction du groupe a estimé le taux de grévistes "pour la population globale" des salariés de Total en France à environ 20%.
Total, numéro un du marché en France et en Europe, exploite cinq sites dans l'Hexagone: Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique),Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), Feyzin (Rhône) et Grandpuits
(Seine-et-Marne).
A la raffinerie de Feysin une assemblée générale a rassemblé 371 personnes qui ont voté pour la grève "à 64%" avec arrêt complet des installations, a signalé à l'AFP Hakim Bellouz responsable FO. La raffinerie compte près de 600 salariés."Le but de cette grève est que le groupe Total arrête de nous dénigrer à travers les négociations salariales, il n'y en a que pour les actionnaires", a souligné le syndicaliste qui demande le retour à la table des négociations des dirigeants du groupe Total"."Il faut compter entre trois et cinq jours pour redémarrer", a-t-il précisé.
Les augmentations générales proposées par la direction sont comprises entre 1,2 et 1,5%, selon la CGT qui estime dans un communiqué que "la direction se moque ouvertement des salariés".Pour le syndicat, qui demande aussi la réouverture des négociations "dans les plus brefs délais", "les résultats mirobolants du groupe, régulièrement supérieurs à 10 milliards d'euros", doivent aussi profiter aux salariés.
Mais, selon la direction de Total, l'accord salarial, soumis à la signature des syndicats lundi et mardi propose "une enveloppe globale d'augmentation de 3,5%" (avec primes individuelles et ancienneté). Ainsi, l'augmentation générale est bien "de 1,5%", mais à laquelle s'ajoutent une augmentation individuelle "de 1,2% et une hausse "de 0,8% liée à l'ancienneté".
Les rémunérations annuelles moyennes dans le groupe sont "supérieures de 92%" à la rémunération annuelle moyenne des salaires des ouvriers, employés, agents de maîtrise en France, et pour les cadres, les rémunérations "sont supérieures de 46%", a tenu à préciser le groupe./