Depuis 2009, on avait pris l'habitude de voir la Caravane ensorcelée se promener dans la ville et projeter ses films place de Jaude ou au C.H.U.. Après une absence remarquée l'an dernier, la Caravane a finalement retrouvé le chemin du festival de Clermont-Ferrand.
On s'était habitué à sa présence, à cette caravane ensorcelée. Ce champignon rouge et blanc qui venait se dresser fièrement à côté du Marché aux films, puis place de Jaude avant de s'en aller à l'hôpital pour apporter un court moment de cinéma à ceux qui le désiraient, simplement, rapidement, gratuitement. Et l'an dernier, plus rien. Alors, quand à nouveau lundi, elle a retrouvé sa petite place bien au chaud derrière la maison de la culture, il n'y a pas à dire, ça nous a fait plaisir. Cette année, elle n'a pas bougé. Elle est restée sagement garée, immobile, à l'ombre, ouverte seulement 3 heures par jour. Mais c'était malgré tout une bonne nouvelle, le signe qu'elle allait mieux, qu'elle reprenait du poil de la bête.
Cette caravane ensorcelée, c'est une image, un symbole, un rêve d'enfants. Un salle de cinéma itinérante pour découvrir des courts-métrages et avoir des étoiles plein les yeux. Elle a donc bien repris la route, depuis sa Champagne-Ardenne natale, pour revenir à la rencontre du public, un peu, et des professionnels, beaucoup. A ses commandes, ils sont 3 : Thomas, le technicien, et Jérôme et Christophe, programmateurs. Leur mission était triple.
D'abord, voir des films, beaucoup de films. En 6 jours, Christophe a réussi à en découvrir une centaine qu'ils pourront éventuellement projeter dans la caravane d'ici 2 ans. "C'est peu, mais avec l'accès pro, on pourra en voir d'autres les semaines prochaines. C'est déjà beaucoup moins frustrant ! " Films d'animation, courts sur la Première Guerre Mondiale, les besoins sont parfois assez précis et les choix de programmes y répondent. La caravane ensorcelée ne sera, quoi qu'il arrive, pas la première salle de diffusion de ces films. Son but est ailleurs. Leur donner une seconde vie, les amener là où personne ne les aurait découverts sinon.
Deuxième mission : rencontrer ceux qui veulent programmer la caravane chez eux, l'inviter dans leur festival, la faire circuler dans leur ville... Rencontrer ceux qui la font vivre en lui permettant de prendre la route. Ceux qui paient pour que le cinéma soit à la disposition de chacun. Des directeurs de festival, des collectivités locales.... Mission accomplie.
Troisième mission, même si elle a été mise un peu de côté cette année... Diffuser auprès des publics, des passants, des curieux et des professionnels. Offrir à entrer dans la caravane, s'installer confortablement sur ses banquettes entre couvertures et coussins. Offrir à voir l'un des 200 films du catalogue, des courts-métrages qui vont des frères Lumière à Jean-Pierre Jeunet en passant par des films d'école. Trois heures par jour, elle a donc ouvert ses portes, la caravane. Pour le plus grand plaisir d'un certain nombre d'habitués, heureux de la retrouver.
Bilan de l'opération ? Clermont reste un rendez-vous indispensable, incontournable, essentiel. Il aura même permis à notre petite équipe de rencontrer des réalisateurs et producteurs tchèques sur le marché des films et d'avancer grandement dans leur nouveau projet. Partir là-bas en caravane pour y diffuser des films français sous-titrés en tchèque, et revenir la caravane pleine de films tchèques à faire découvrir au public français. Ce voyage, ils comptent bien nous le raconter l'an prochain, lorsqu'ils reviendront à Clermont pour le festival et peut-être qu'en y montant, en 2015, vous aussi vous pourrez profiter de ces pépites.