Sur le marché du film court, les acheteurs viennent acheter. Ils passent leurs journées dans les cabines de visionnage de la médiathèque et ils rencontrent réalisateurs, distributeurs et producteurs. Nous avons rencontré trois "acheteuses" pour savoir ce qu'elles venaient chercher à Clermont.
Catherine Thériault de Vidéo FemmesCatherine Thériault travaille pour Vidéo femmes, centre d’aide à la production et distributeur québecois.
Créé dans les années 70, dans la mouvance féministe, il s’intéressait au départ aux seuls films réalisés par des femmes.
Catherine Thériault vient au festival du court métrage de Clermont-ferrand tous les deux ou trois ans depuis dix ans: « c’est l’occasion avant tout de faire des rencontres, on voit le plus de gens possible en quelques jours. Etonnamment, c’est aussi l’occasion pour nous de faire mieux connaissance avec les autres acteurs québecois du milieu du court métrage ! La journée se partage entre des moments de visionnage, et des rendez-vous, soit déjà organisés à l’avance,( de nombreux échanges de mails ont eu lieu avant le festival, mais ça permet de mettre un visage sur des noms !) ou des rencontres informelles. Heureusement qu’il y a aussi l’accès à distance à la médiathèque. Ca permet de voir beaucoup de films ".
Bilan après trois jours de présence à Clermont : "c’est très positif, j’ai eu beaucoup de face à face avec des réalisateurs, des producteurs. Et puis on revoit beaucoup de gens qu’on commence à connaître au fil des ans".
Pascale Faure, Responsable des Programmes Courts et Créations de Canal Plus
Des films singuliers, originaux, voilà ce que recherchent les acheteurs de Canal plus. Lors d’un forum média, organisé sur le marché du film court, Pascale Faure, Responsable des Programmes Courts et Créations de la chaîne cryptée expliquait ce que Canal Plus recherche : « Des films de fiction, d’animation, ou experimentaux, et dans n’importe quelle langue. Ce qui compte c’est l’écriture, la proposition créative. La durée maximale est de 25 min. Canal Plus achète plus de 200 films par an. Le préachat (achat sur scénario) représente lui une trentaine de films français en moyenne chaque année. Pour les achats, nous passons beaucoup par les distributeurs, ils font un travail complémentaire du nôtre. Les contacts sont également possibles directement sur le site internet de la chaîne.»
Canal Plus produit une collection originale de courts-métrages : "Ecrire pour" et les courts-métrages sont diffusés dans 2 magazines "Mensomadaire" : le magazine des curiosités visuelles, "Mickrocine" : le magazine du court-métrage de Canal + cinéma, et "L'oeil de Links" . Au total, ce sont plus de 10 heures de courts-métrages qui sont visibles sur le bouquet Canal+ chaque semaine. Les films sont diffusés quinze à vingt fois, à différents horaires.
Aurélie Chesné, Conseillère de programmes France 3, Libre court
Sur France 2, les courts métrages sont diffusés le dimanche à minuit, dans « Histoires courtes », sur France 3, c’est le vendredi après minuit, dans « Libre court ».
"Une diffusion tardive mais qui du coup nous laisse une grande liberté de choix, et de ton, explique Aurélie Chesné, Conseillère de programmes France 3, Libre court. Du coup, nous avons pu diffuser des programmes plutôt audacieux, qui ne seraient pas passés à d’autres heures ! Nous réalisons à peu près 80 pré-achats ( sur scénario) par an. France Televisions revendique un rôle de producteur de jeunes auteurs, et de dénicheurs de talents. Quant aux achats, ils s’élèvent à une trentaine, essentiellement des films internationaux. Les critères ? Objectifs d’abord : un film construit, uen qualité de scénario, un ton, une intention forte, audacieuse. La durée maximale est d’une vingtaine de minutes, même s’il nous arrive d’aider des projets de moyens métrages (35 à 40 minutes).
Au pôle Court métrage de France Télévisions, nous sommes une équipe de trois personnes. Nous recevons en moyenne 1000 dossiers par an, directement ou via le CNC, ou encore via des rencontres lors des festivals, poursuit Aurélie Chesné. C’est vrai que les festivals permettent des échanges directs, dans un cadre plus convivial. Nos journées consistent en de longs moments de visionnage et des rencontres. Et puis, Clermont-ferrand c’est encore particulier, car ici, il y a une offre mondiale très large, et on y trouve forcément des pépites. Ce qu’on voit ici est très représentatif de ce qui se fait, tant sur les techniques, les moyens pour faire des films que sur les thèmes qui circulent dans différents pays. En fait à Clermont-ferrand, on sent vraiment le pouls des tendances du court métrage".