Marine Le Pen demande au préfet d'invalider la liste "Venissieux fait front" déposée par Alexandre Gabriac et Ivan Benedetti deux anciens membres exclus par le FN.Elle évoque un acte de "parasitisme".I. Benedetti avait élu en 2008 à Venissieux sous l'étiquette FN avant d'en être exclu en 2011.
La présidente du Front national Marine Le Pen a demandé mercredi au préfet du Rhône de ne pas valider la liste "Vénissieux fait Front", déposée par deux anciens membres du FN qu'elle qualifie de "parasites".MM. Benedetti et Gabriac figurent respectivement en première et troisième positions sur cette liste.En 2011, proches de Bruno
Gollnisch, tous deux avaient été exclus du FN après l'accession à sa présidence de Marine Le Pen.
"Il est clair que la dénomination de cette liste constitue un acte de parasitisme du nom +Front national+, parasitisme autant juridique que politique", écrit celle-ci dans un courrier adressé mercredi au préfet du Rhône, Jean-François Carenco."Il est tout aussi clair que le Front national n'a rien de commun avec les parasites qui animent cette liste", ajoute la présidente du FN. Marine Le Pen demande au préfet "pour cette raison de refuser le matériel électoral de cette liste".
Les dirigeants de deux groupuscules d'extrême droite dissous à l'été 2013, Alexandre Gabriac et Ivan Benedetti, tous deux anciens membres du FN, avaient annoncé lundi avoir déposé une liste pour les municipales , intitulée "Vénissieux Fait Front". Les deux hommes se présentent toujours comme les "chefs des Jeunesses Nationalistes et de l'OEuvre Française". Ivan Benedetti avait été élu en 2008 à Vénissieux sous l'étiquette du FN, dont il avait été exclu en 2011 - pour s'être qualifié lui-même sur internet d'antisioniste, antisémite et antijuif - avant de prendre la tête de l'OEuvre Française, ouvertement pétainiste.
L'initiative de ces deux anciens proches de Bruno Gollnisch, très actifs dans la mobilisation contre le mariage homosexuel, vient couper l'herbe sous le pied du FN dans une ville où il avait obtenu deux conseillers en 2008 et, surtout, 38% des voix au second tour des dernières législatives.
Fin janvier, le candidat Bleu Marine à Lyon, Christophe Boudot, patron du FN dans le Rhône, avait expliqué que le parti avait du mal à monter une liste à Vénissieux, Yvan Benedetti ayant emmené "les trois-quarts de sa liste" de 2008. M. Boudot avait alors exclu "catégoriquement" de soutenir la liste de ce dernier.
En novembre, le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, avait été placé sous le statut de témoin assisté à la suite d'une plainte pour injure publique déposée à son encontre par M. Benedetti. En avril dernier, le préfet avait déclaré que "la République est plus forte que quelques imbéciles", après que des militants d'extrême droite eurent tenté d'investir
par la force un local du parti socialiste à Lyon en marge d'une manifestation contre le mariage gay.
La dissolution de l'Oeuvre française et des Jeunesses nationalistes sur décret présidentiel avait été annoncée en juillet dernier par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.