15 jours avant Innorobo , le grand salon spécialisé dans la robotique qui doit ouvrir ses portes à Lyon , Arnaud Montebourg annonce le lancement d'un fonds de capital risque mi public ,mi privé pour accompagner la robotique de services. Un fonds de 80 millions d'euros qui favorisera l'innovation.
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a annoncé mardi à Bercy le lancement du fonds Robolution Capital, premier fonds de capital-risque dédié à la robotique de services, financé à égalité par le public et le privé et doté
de 80 millions d'euros.Attendu depuis janvier 2012, ce fonds piloté par Orkos Capital associe Bpifrance et l'European Investment Fund à des acteurs comme AG2R La Mondiale, Orange, EDF et Thales mais aussi des actionnaires individuels tel Marc Simoncini, le fondateur de Meetic.
"Si l'on trouve les investissements pour décoller, on peut créer une filière",a assuré lors d'une conférence de presse Arnaud Montebourg, qui avait fait du lancement de ce fonds une mesure phare du plan robotique du gouvernement, France Robots Initiative, présenté il y a un an.
Le ministre, qui a assisté au vol de démonstration d'un drone et fait un tour dans une voiturette sans conducteur, a exprimé le souhait que cette initiative soit un modèle à suivre pour les 34 plans de la nouvelle France industrielle dévoilés
en septembre dernier.
Saluant "un investissement considérable qui a dépassé nos espérances" en levant 20 millions d'euros de plus que son objectif initial, il a également garanti que "le robot n'est pas l'ennemi de l'emploi"."Nous avons 150.000 robots de retard sur l'Allemagne, c'est nous qui avons plus de chômeurs que les Allemands, voilà pourquoi nous devons augmenter nos investissements dans le secteur", a défendu M. Montebourg.
"Ces petites entreprises françaises vont devenir grandes, s'exporteront et créeront des emplois", a-t-il dit au sujet de sociétés comme Awabot, Wandercraft ou RB3D."On projette d'investir entre 800 millions et un milliard d'euros d'ici à 2020
sur la robotique", a indiqué de son côté Khalil Rouhanna, responsable de la direction "composants et systèmes " à la Commission européenne."On veut que la France soit plus présente dans nos programmes de robotique car sa participation est le quart de celle de l'Allemagne, derrière l'Angleterre et l'Italie", a-t-il souligné, lançant en particulier un appel aux centres de recherche et aux universités. Estimé à 17 milliards d'euros en 2013 dans le monde, le marché de la robotiquede services pourrait atteindre 100 milliards en 2018 et 200 milliards en 2023 selon la Fédération internationale de la robotique (IFR).
Fonds innovation robotique par france3rhonealpes
A l'origine de la création de Robolution Capital, Bruno Bonnell, cofondateur d'Infogrames et président du syndicat français de la robotique Syrobo, estime que cette "robolution" aura un impact aussi grand que celui de la révolution industrielle au XIXe siècle."Tous les secteurs vont être touchés par cette forme d'intelligence apportée aux machines", a-t-il déclaré.
Ces robots de nouvelle génération pourront en effet opérer dans des domaines variés,notamment l'agroalimentaire, le médical, l'aide à la personne, la téléprésence,la construction et la surveillance."Il y aura plus de créations dans les dix prochaines années de sociétés dans la robotique de services qu'il n'y en a eu dans les dix premières années de l'Internet", a affirmé Bruno Bonnell.
Prévu pour opérer sur une dizaine d'années, le fonds réalisera des investissements en France et en Europe de l'ordre de 300.000 euros à 3 millions d'euros, de l'amorçage au développement suivant le niveau de maturité des entreprises tout en facilitant les partenariats industriels.Par ailleurs 350 dossiers sont en cours d'analyse pour aider des PME à s'équiper,le coût d'un robot avoisinant actuellement en moyenne le prix d'une grosse voiture.