Après plus de quatre mois de conflit, les sages-femmes en grève se sont déclarées très déçues par les annonces formulées hier par la ministre de la Santé. Elles estiment ne pas avoir obtenu ce qu'elles demandaient, en particulier le statut de "praticien hospitalier", leur principale revendication.
##fr3r_https_disabled##Au lendemain de la proposition faite par Marisol Touraine de créer un statut médical pour les sages-femmes à l'hôpital, la colère des grévistes n'a pas désenflé. Réunies dans l'amphithéâtre de l'école de sages-femmes de Clermont-Ferrand, elles ont estimé que ces "quatre mois de grève n'ont servi à rien", jugeant les propositions de la ministre de la santé et ne répondant pas à leur principale demande. Cette proposition "correspond à une adaptation de notre statut actuel en rajoutant le mot -médical-, explique Chloé Barasinski, on voulait vraiment inscrire le statut médical autonome de la profession de sage-femme mais là on est complètement à côté".
Depuis plus de quatre mois, elles demandent le statut de "praticien hospitalier" en dehors de la fonction publique. Ce statut permettrait, selon elle, une émancipation du métier, un meilleur accès à la recherche et une autonomie dans l'enseignement. Des demandent dont les réponses formulées par Marisol Touraine sont très éloignées, ce qui a conduit le collectif auvergnat à voter la poursuite de son mouvement de grève. Une grève pour la forme car, dans les faits, les sages-femmes sont réquisitionnées et elles continuent d'assurer leur mission. "Nous ne sommes pas la SNCF, nous ne sommes pas les taxis, nous ne pouvons rien bloquer, notre but n'est pas de mettre les femmes en danger", rappelle Pascale Ressouche, responsable ONSFF Auvergne.
Cette difficulté pour se faire entendre et comprendre s'accompagne aussi d'un manque d'unanimité dans les revendications. Les centrales syndicales CGT, CFDT, FO et les gynécologues-obstétriciens s'opposent à ce nouveau statut.