A l'heure où une pollution majeure affecte notre territoire il y'a de nombreux feux de déchets verts qui sont allumés en toute illégallité. Ils sont sources de pollution. Une circulaire interministérielle existe et rappelle le principe d'interdiction du brûlage à l'air libre des déchets verts.
Une source de pollution importante
"La combustion de biomasse peut représenter localement et selon la saison une source prépondérante dans les niveaux de pollution, le brûlage des déchets verts étant une combustion peu performante qui émet des imbrûlés, en particulier si les végétaux sont humides.
Les particules véhiculent des composés cancérigènes comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dioxines et furanes. En outre, la toxicité des substances émises peut être accrue quand sont associés d'autres déchets comme par exemple des plastiques ou des bois traités", est-il précisé dans la circulaire.
Les déchets dits verts, éléments issus de la tonte de pelouses, de la taille de haies et d'arbustes, d'élagages, de débroussaillement et autres pratiques similaires constituent des déchets quel qu'en soit le mode d'élimination ou de valorisation.
Dès lors que les déchets verts peuvent relever de la catégorie des déchets ménagers et assimilés, le brûlage en est interdit en vertu de l'article 84 du règlement sanitaire départemental type. Le préfet peut toutefois déroger à cette règle sur proposition de l'autorité sanitaire et après avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst).
Les entreprises d'espaces verts et paysagistes sont tenues d'éliminer leurs déchets verts par broyage sur place, par apport en déchèterie ou pas valorisation directe. Elles ne doivent pas les brûler.
Les déchets verts agricoles peuvent être brûler pour des raisons agronomiques ou sanitaires. La pratique de l'écobuage par les agriculteurs et éleveurs peut être autorisée par arrêté préfectoral. Mais "étant une méthode de débroussaillement et de valorisation par le feu, les broussailles et résidus de culture en plants ne sont alors pas considérés comme des déchets".
Cependant, la réglementation est claire: " en cas d'épisode de pollution, qu'il concerne les particules, l'ozone ou le dioxyde d'azote, et même en cas de dépassement des seuils d'information et d'alerte, "le brûlage des déchets verts par les particuliers et les professionnels sera strictement interdit sur l'ensemble du territoire concerné par la mise en place d'actions de réduction des émissions de polluants de l'air".
Hors épisodes de pollution, le brûlage est également interdit dans certaines zones :
- Dans les périmètres des plans de protection de l'atmosphère (PPA)
- Dans les zones sensibles à la dégradation de la qualité de l'air telle en zone urbaine, en zone péri-urbaine et rurale lorsqu'il existe pour la commune ou le groupement de communes un système de collecte et/ou des déchèteries.
Dans le cas de terrains situés dans un zonage de plan de prévention des risques incendie de forêt (PPRif) ou visés par une obligation de débroussaillement au titre du Code forestier, les préfets peuvent autoriser le brûlage sous certaines conditions : aux heures prescrites, hors périodes rouges ou périodes mobiles d'interdiction, à condition que les végétaux soient secs.
Que faire des déchets verts?
Utilisé depuis toujours, le compostage est un excellent moyen de recycler les tontes de gazon et autres déchets verts. Il peut être installé au fond du jardin, dans un coin ou encore être mis en oeuvre dans un composteur disponible dans toutes les agglomérations. Il faut alors veiller à ce que les déchets verts ou tonte déposés ne soient pas trop humide car le compost pourrirait.
Les plantes fanées durant l’hiver et les mauvaises herbes peuvent trouver leur place dans ce compost à condition d’en exclure les liserons, le chiendent et l’oseille sauvage, trois plantes très invasives qui s’enracineraient dans le compost. Pour enrichir ce « fumier », il suffit de déposer des déchets de légumes, de fruits, des coquilles d’œuf...
Le broyage des branchages issus de la taille des arbustes peut fournir un excellent apport au sol du jardin. C’est ce qu’on appelle la technique du BRF (Bois raméal fragmenté). Les copeaux étalés préviennent de la pousse des herbes indésirables et maintiennent l’humidité au sol. Les bois de grosses branches sont déconseillés ainsi que les rameaux issus des résineux et des thuyas.
Le BRF nécessite de s’équiper d’un broyeur, prix moyen 120 euros. Les broyeurs professionnels sont plus efficaces mais leur prix est nettement plus élevés.
En dernier recours, les déchets verts peuvent être déposés en déchèterie.