Menacé un temps de disparaître, le Fonds Européen d'Aide aux plus Démunis a été reconduit jusqu'en 2020. Le budget est le même : 3,5 milliards d'euros, mais les règles sont plus contraignantes. Les épiceries solidaires ne peuvent plus vendre, même à très petits prix, les produits issus du FEAD. 

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Dans la seule épicerie solidaire de Haute-Loire, on défend le système en place. Ici, les bénéficiaires passent à la caisse, comme dans un magasin classique. La différence réside dans l'addition. Ils acquittent en moyenne 14 euros quand ils devraient payer 100 euros pour un caddie équivalent en grande surface. "Le fait de payer, je pense que ça respecte vraiment la dignité des personnes, on n'est pas sur un don, surtout au niveau alimentaire, on est dans une épicerie où on vient acheter ses produits, même s'ils sont à un prix vraiment symbolique", explique Marie-Cécile Ollagnier, salariée de la structure basée au Puy-en-Velay.

Seulement voilà, le nouveau programme européen d'aide alimentaire aux plus démunis adopté en juin 2013 impose aux associations de ne plus vendre les produits issus de l'Union Européenne. L'épicerie ponote a donc décidé de s'organiser autrement et de se passer des produits européens fournis par la banque alimentaire, ils représentent environ 30 % des produits vendus en rayon. Sa nouvelle stratégie : multiplier les sources d'approvisionnement. "On devrait normalement arriver à boucler", estime Maurice Garde, bénévole au sein de l'association. "Ca sera différent, un peu moins confortable, parce qu'on avait une facilité avec la banque alimentaire. Au même endroit, on avait tout sur place..." Une année test pour l'épicerie qui connaîtra bientôt l'enveloppe dont elle dispose pour continuer à aider les familles en difficulté.

Voir le reportage de Elodie Monnier et Bruno Livertoux


L'aide alimentaire européenne en quelques mots
Né en 1987 sous l'impulsion de Coluche et de Jacques Delors, le Programme Européen d'Aide aux plus Démunis (PEAD) s'appuyait sur les stocks des invendus de la Politique Agricole Commune. La diminution des excédents a été compensée ensuite par l'achat direct de denrées, grâce à l'attribution d'un budget européen. Un système contesté par les pays du nord de l'Europe. La Cour de Justice de l'Union Européenne a annulé en 2011 ces financements européens. Un accord franco-allemand permet finalement de prolonger l'aide alimentaire jusqu'à fin 2013. Mais l'inquiétude est de mise dans le secteur caritatif. Les associations obtiennent alors la création du Fonds Européen d'Aide aux plus Démunis (FEAD), il est doté de 3,5 milliards d'euros pour 7 ans.

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