M. Rivasi ,candidate d'Europe Ecologie-Les Verts aux Européennes, a rencontré les syndicalistes d'Alstom.Inquiéte du risque de fuite à l'étranger de technologies francaises après l'offre de reprise de Général Electric, elle veut une gouvernance européenne pour défendre "le made in Europe"
Michèle Rivasi dit avoir beaucoup appris de son entrevue avec les responsables d'Alstom aujourd'hui à Villeurbanne. Venue s'informer plus précisément des perspectives induites par l'offre de rachat de l'américain Général Electric sur le groupe francais ,elle se dit très inquiéte. Alstom a , dit-elle, beaucoup travaillé sur les Grid ,les réseaux de transport d'électricité sur de longues distances . Une technologie très particulière qui permet de véhiculer du courant continu sans déperdition d'énergie. Alstom a acquis dans ce secteur très pointu une vraie suprématie .Or c'est précisément l'une de ces compétences qui risque de partir à l'étranger si Général Electric récupére Alstom .Il y en a d'autres , les turbines pour les centrales électriques , les éoliennes ou encore les hydroliennes qui générent de l'électricité grâce aux courants marins. Autant de technologies qui feront la transition énergétique de demain, enjeu décisif pour les Verts ...
Pour se faire une idée encore plus complète de la situation , la tête de liste d'Europe Ecologie Les Verts a aussi voulu entendre des syndicalistes "maison" . Pas de quoi la rassurer .Un responsable syndical confirme que la production d' une génération de turbines très spécifiques a été vendue à Général Electric et que ce savoir-faire a déjà quitté Belfort pour les Etats -Unis avec pour conséquence, des suppressions d'emploi. Une crainte donc fondée et qui fait dire à Michèle Rivasi qu'il faut intervenir non plus seulement au niveau francais mais à une autre échelle. "Le gouvernement doit sauver le fleuron européen qu'est Alstom. Mais il doit aussi ,dit -elle, s'impliquer pour développer une gouvernance européenne entre l'Allemagne et la France pour faire , comme pour Airbus, du made in Europe ".
Michèle Rivasi explicite sa position : "L'Europe aujourd'hui ne privilégie pas l'Europe mais le libre échange." En tant que député européen sortant ,elle s' oppose au traité de libre échange actuellement en cours de négociation entre l'Union Européenne et les Etats- Unis .Un traité qui fait , dit -elle, le jeu des multinationales et qui menacerait les normes protectrices et les régles déjà démocratiquement adoptées par l'Europe.