Elections européennes: les panneaux électoraux mettent des maires dans l'embarras

Alors que la campagne officielle pour les Européennes a débuté cette semaine, certains maires ont eu du mal à répondre aux besoins en affichage nés de la profusion de listes, entre commandes en catastrophe et bricolages de panneaux.

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Le chiffre avait de quoi prendre de court, lundi 5 mai, lorsque le ministère de l'Intérieur a publié un nombre de listes supérieur de 17% à ce qu'il était en 2009; la circonscription Sud-Est notamment, dont dépendent les Alpes du nord, compte 23 listes.

Cela a demandé aux maires autant de moyens supplémentaires pour répondre aux besoins en matière d'affichage, chaque liste devant bénéficier d'un emplacement sur les panneaux électoraux permettant d'apposer une affiche de 84 par 59 centimètres et une autre de petit format, selon le code électoral.

Or les communes n'ont pas toujours les ressources nécessaires, le prix d'un panneau électoral pour deux candidats pouvant dépasser la centaine d'euros. Qu'un panneau ne soit pas prévu pour ne serait-ce qu'une liste et il faut en commander pour chaque bureau de vote au moins.

Les commandes en urgence n'ont pas toujours été satisfaites car les fournisseurs sont pris d'assaut. "On est en rupture de stock sur la majorité des produits", indique-t-on chez l'un d'entre eux, Magequip. Après les demandes initiales, certains "demandent des panneaux supplémentaires, vite vite vite. Quand on exige d'être livré en deux jours, on ne peut pas, et on a dû en refuser", explique-t-on encore chez le revendeur.

"Cet afflux de listes est un vrai souci. Surtout que certaines listes risquent de faire des scores tout petits", s'exclame Jacques Pélissard, président de l'Association des maires de France (AMF).

La débrouille


"Les maires sont des hommes et des femmes à l'esprit pratique", rassure-t-il toutefois. "Il n'y a pas de règles, tant que c'est visible et qu'il y a égalité de traitement", souligne-t-il en prenant l'exemple de sa ville dont les panneaux sont divisés par un ruban adhésif pour y mettre deux candidats. "Ce qui compte, ce n'est pas le support, c'est le message et son thème".

Le code électoral autorise en effet, en cas d'impossibilité d'acheter de nouveaux panneaux, leur scission verticale tant que la taille de chaque partie est égale. C'est la solution retenue à Grenoble. Le code permet aussi, sous les mêmes conditions d'égalité, le bricolage auquel s'adonnent plusieurs municipalités pour confectionner leurs panneaux. "Les mairies bricolent avec des planches, du contreplaqué, utilisent parfois les murs", détaille M. Pélissard.

Dans certaines petites communes on a acheté du bois pour que les employés municipaux fabriquent de nouveaux panneaux.

Paradoxe d'un scrutin qui exige toujours plus de panneaux, les listes ne se bousculent pas pour placarder leurs affiches électorales. Ce vendredi 16 mai, seulement 10 partis sur 23 avaient affiché "leurs idées" à Grenoble. 
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