A Genève, le 14e salon Ebace de l'aviation d'affaires expose les plus beaux jets du monde sur plus de 50.000m². On peut y découvrir des appareils de luxe valant plusieurs dizaines de millions de dollars. L'occasion surtout de prendre le pouls de l'économie mondiale.
A en croire les spécialistes, le "jet-business", le marché de l'aviation d'affaires, représente l'un des meilleurs baromètres de l'économie mondiale. Après 6 années de crise, 2014 affiche une hausse des livraisons de 11,9 %, tous types d'avions d'affaires confondus, et de 10,4 % pour les jets d'affaires (154 appareils), selon les chiffres de l'Association des constructeurs de l'aviation générale (Gama). Mais la crise ukrainienne pourrait enrayer le mouvement, notamment pour l'une des plus importantes clientèles de l'aviation d'affaires: les millionnaires russes.
En 2012, en effet, la moitié des commandes de Dassault 7X provenait de Russie, où l'entreprise Dassault Aviation a d'ailleurs installé un centre de maintenance.
Selon une étude du cabinet Ledbury, la Russie compterait désormais près de 200 milliardaires, soit autant que les pays du Golfe. De son côté, Airbus Corporate Jets n'a livré que six appareils l'an dernier. Pour l'économie mondiale, c'est donc plus "la convalescence" que l'euphorie.
Reportage Serge Worreth et Joëlle Ceroni
Selon le journal Les Echos, le redécollage de l'aviation d'affaires pourrait provenir du segment le plus durement touché par la crise : celui des appareils « turboprop », à hélice, des petits jets. Si ce créneau de l'entrée de gamme a connu plusieurs faillites, il a aussi permis au brésilien Embraer de se hisser parmi les leaders de l'aviation d'affaires. Son Phenom 300, vendu 5 millions de dollars, a remporté en 2012 et 2013 la palme du jet d'affaires le plus vendu.